Au total, 736 personnes et 29 associations et collectivités
locales veulent se porter partie civile. Parmi les collectivités
figurent les régions du Piémont et d'Emilie Romagne, a indiqué
jeudi la justice turinoise.
Les ex-propriétaires des quatre fabriques d'amiante d'Eternit
S.p.A. Italie, le milliardaire Stephan Schmidheiny et le baron
belge Jean-Louis de Cartier sont accusés d'avoir négligé la
sécurité sur les lieux de travail. En conséquence, les employés
n'ont pas été suffisamment protégés contre la poussière
d'amiante.
Jusqu'à 13 ans de prison
Les deux hommes se voient reprocher d'avoir provoqué
"intentionnellement une catastrophe". Stephan Schmidheiny et
Jean-Louis de Cartier doivent répondre de la maladie de 2889
personnes, a indiqué jeudi le procureur Raffaele Guarinello. Il
s'agit d'anciens employés qui ont travaillé pour Eternit Italie
entre 1973, année du rachat des fabriques par Schmidheiny et de
Cartier, et 1986, année de la faillite de ces sites.
Une audience préliminaire dans le cadre de cette affaire a eu lieu
lundi à Turin. Les avocats de Stephan Schmidheiny ont fait savoir
qu'ils disposaient d'un matériel solide pour contrer les
accusations. Ils ont dit espérer une procédure équilibrée.
La juge de Turin décidera le 22 avril prochain des personnes et
associations qui peuvent se porter parties civiles. A l'issue de
cette phase préliminaire, elle décidera si les conditions pour
l'ouverture d'un procès sont réunies. En cas de procès, les deux
entrepreneurs encourent des peines d'emprisonnement pouvant aller
jusqu'à 13 ans, selon l'un des avocats des victimes.
ats/sbo