C'est le commandement de l'OTAN en Angleterre qui a confirmé ces
deux nouveaux rapts de navires dans la région. Ce sont les neuvième
et dixième prises depuis le début de l'année.
Un troisième bateau, le Panamax Anna, appartenant au même
propriétaire grec et battant pavillon maltais, a lui déjoué une
tentative d'abordage de six pirates.
Navires grec et libanais
Les pirates se sont tout d'abord emparés mardi matin dans le
golfe d'Aden du Irene EM, un cargo grec battant pavillon de
Saint-Vincent et Grenadines avec 22 membres d'équipage philippins à
son bord.
Le navire de 35'000 tonnes appartient à la compagnie maritime
Chian Spirit Maritime Enterprises Ltd, installée au Pirée, le grand
port près d'Athènes, selon le ministère grec de la Marine
marchande.
Un peu plus tard, le Sea Horse, un cargo libanais au pavillon
togolais, a aussi été pris. L'OTAN n'a pas pu préciser dans
l'immédiat ni le nombre de membres d'équipage à bord, ni leur
nationalité. L'organisation ne savait pas non plus s'ils étaient
sains et saufs. Les pirates ont attaqué le bateau à partir de
"trois ou quatre embarcations", a-t-elle simplement ajouté.
Vengeance contre les USA
Lundi, le chef d'un groupe de pirates ayant brièvement capturé
le cargo Maersk Alabama et son équipage américain avait même promis
de venger la mort de trois de ses hommes tués par la marine
américaine lors d'une opération de sauvetage du capitaine du
porte-conteneurs.
Richard Phillips, le capitaine du Maersk Alabama, prisonnier
pendant cinq jours sur un canot de sauvetage en plein océan Indien,
a lui été libéré dimanche dans cette opération commando au cours de
laquelle un pirate a aussi été capturé.
Le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Mike Mullen,
a affirmé mardi prendre au sérieux les menaces des pirates
somaliens. "Cela étant, nous sommes tout à fait prêts à répondre à
ce genre de choses et cela sera inclus dans le cadre de notre
réexamen de la situation sur le plan militaire", a-t-il ajouté.
La France aussi visée
Selon des sources proches des pirates, les navires français sont
également devenus des cibles prioritaires après l'opération
commando vendredi de l'armée française pour libérer cinq
plaisanciers français retenus captifs par des pirates. Un des
otages a été tué ainsi que deux pirates lors de cette troisième
intervention en moins d'un an des commandos français contre des
pirates.
Cette recrudescence de violence dans la région a conduit au
déploiement d'une imposante armada constituée d'une vingtaine de
bâtiments de guerre opérant sous commandement des Etats-Unis, de
l'OTAN, de l'Union européenne ou national à l'image de la Chine ou
de la Russie.
afp/boi
18 navires retenus en otage
Les pirates ont fait de leur activité l'un des plus florissantes et lucratives de Somalie, qui a sombré dans le chaos depuis le début de la guerre civile en 1991.
Au total, 18 navires et près de 300 membres d'équipage sont actuellement entre les mains de différents groupes de pirates somaliens.
Les Philippins forment le contingent le plus important d'otages, avec au moins 121 marins détenus.
En 2008, 140 navires ont été attaqués au large de la Somalie, et le nombre des actes de piraterie dans la région avait augmenté de près de 200% par rapport à 2007, selon le Bureau maritime international.
Du porte-conteneurs au bateau de pêche en passant par des navires de plaisance, les pirates s'attaquent à tous les types de bateaux à leur portée.
Les 18 navires qu'ils détiennent actuellement représentent un échantillon représentatif de leurs cibles: yacht seychellois, navire de pêche taïwanais, cargo grec, remorqueur italien, ou porte-conteneur allemand.
Barack Obama veut réagir
Barack Obama s'est dit déterminé à lutter contre ce fléau, appelant à la coopération internationale pour que les pirates rendent des comptes pour leurs "crimes".
"Je veux dire très clairement que nous sommes résolus à stopper l'augmentation" de la piraterie dans cette région, a ajouté le président américain.