Il y a exactement 30 ans, la ville de Sheffield, au nord de l'Angleterre, accueillait la demi-finale de la Coupe d'Angleterre de football opposant Liverpool à Nottingham Forest.
Alors que les supporters de Liverpool se pressaient devant les tourniquets, le coup d'envoi approchant, la sécurité avait fait ouvrir une porte conduisant à l'aile qui leur était réservée, pour alléger la pression. Mais les fans s'étaient rués sur une tribune déjà surpeuplée.
Un immense mouvement de foule avait suivi et de nombreuses personnes s'étaient retrouvées compressées contre les grilles aux abords du terrain. Au total, 96 personnes avaient perdu la vie et 800 autres avaient été blessées.
Trente ans après le drame, des fleurs ont été déposées lundi devant le mémorial érigé en souvenir des victimes. Ce week-end, des banderoles d'hommages ont aussi été déployées dans les stades anglais, notamment à Anfield Road, le stade de Liverpool.
Procès en avril, mais pas de culpabilité
Le procès de ce drame s'est tenu début avril, mais après 29 heures de délibérations, il n'est pas parvenu à un verdict quant à la culpabilité du principal accusé, l'ex-commissaire de police David Duckenfield, qui était poursuivi pour homicide involontaire par grave négligence.
L'accusation a immédiatement annoncé qu'elle chercherait à organiser un nouveau procès, tandis qu'une soixantaine de proches des victimes réunis à Liverpool ont exprimé leur indignation.
"Les manquements de David Duckenfield (...) ont été extraordinairement graves et ont contribué de façon substantielle à la mort de chacune de ces 96 personnes qui ont perdu la vie de façon si tragique et inutile", avait souligné le procureur pendant le procès de dix semaines qui s'est tenu à Preston, près de Liverpool.
Un ancien cadre et officier de sécurité du club de Sheffield Wednesday, dont le stade accueillait le match, a en revanche été reconnu coupable de manquement aux règles de sécurité.
Un long combat des familles
Les services du procureur avaient annoncé en juin 2017 leur intention d'engager des poursuites, à la suite d'un long combat des familles des victimes pour obtenir justice.
Deux autres anciens policiers ainsi qu'un avocat à la retraite qui avait représenté les autorités seront par ailleurs jugés en septembre, accusés d'avoir voulu étouffer l'affaire et d'avoir entravé le cours de la justice.
Le drame avait poussé les autorités à changer radicalement les normes de sécurité dans les stades anglais, notamment en instaurant uniquement des places assises.
boi avec afp