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Baisse des impôts et réévaluation des retraites au menu d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron devrait annoncer des baisses d'impôts et une réindexation des retraites sur l'inflation. [REUTERS - Susana Vera]
Les mesures qu'Emmanuel Macron devait annoncer lundi soir incluent des baisses d'impôts, une réindexation des retraites sur l'inflation et la suppression de "niches fiscales". / Forum / 4 min. / le 16 avril 2019
Selon une copie du projet d'allocution que devait prononcer Emmanuel Macron lundi soir, baisse d'impôt pour les classes moyennes, réindexation des petites retraites et référendums locaux feraient partie des mesures de sortie de la crise des gilets jaunes.

Le président français devait présenter ces mesures dans une allocution agendée lundi soir. Sa diffusion, programmée pour 20h00, a finalement été annulée en raison du spectaculaire incendie qui a ravagé la cathédrale Notre-Dame de Paris.

"L'Elysée ne confirme ni ne commente ces fuites dans la presse au sujet de la sortie du grand débat national", a réagi la présidence, après la diffusion des principaux points du texte par plusieurs médias français mardi. Il a indiqué mardi qu'Emmanuel Macron s'exprimerait "en temps voulu".

>> Ecouter les pronostics de Stéphane Garelli peu avant l'allocution repoussée d'Emmanuel Macron :

L'invité de La Matinale (vidéo) - Stéphane Garelli, ancien directeur du WEF
Emmanuel Macron doit présenter des mesures en réponse aux gilets jaunes: interview de Stéphane Garelli / Forum / 4 min. / le 15 avril 2019

Dans ce texte, après cinq mois de mobilisation des gilets jaunes et trois mois de débat, Emmanuel Macron promet de "fixer pour le pays un cap à 2025". Il assure que son gouvernement "poursuivra les réformes commencées" et entend "conduire un projet agricole, industriel, écologique pour le XXIe siècle", mais sans annonces concrètes sur l'écologie, à l'exception de la création d'une "convention de 300 citoyens" chargée de "travailler à la transition écologique et aux réformes concrètes à prendre".

"Suppression de niches fiscales"

Malgré ce maintien de cap affiché, le projet d'allocution contient tout de même plusieurs annonces significatives, à commencer par une "baisse des impôts des classes moyennes" financée notamment par "la suppression de certaines niches fiscales", sans plus de précisions.

La semaine dernière, le Premier ministre français Édouard Philippe avait évoqué l'"exaspération fiscale" comme le principal enseignement du grand débat national lancé début janvier, préparant le terrain pour le chef de l'État.

Indexation des retraites sur l'inflation

Parmi les mesures en faveur du pouvoir d'achat, le texte mentionne également que la prime exceptionnelle de 1000 euros défiscalisée et sans cotisations sociales, décidée fin décembre 2018, va être "pérennisée" et ouverte aux employeurs "chaque année".

Du côté de l'impôt sur la fortune, le président français refuse comme prévu de le rétablir immédiatement, mais annonce une "évaluation objective" de la réforme controversée de 2017, s'engageant sur cette base à "apporter toutes les modifications et corrections nécessaires".

>> Lire à ce sujet notre article du 5 décembre dernier : Emmanuel Macron refuse de rétablir l'impôt sur la fortune en France

Sur le terrain sensible des retraites, le projet d'allocution contient, pour celles de moins de 2000 euros, leur réindexation sur l'inflation à partir du 1er janvier 2020.

Référendum simplifié

Emmanuel Macron devait également annoncer qu'il envisage de supprimer l'Ecole nationale d'administration (ENA), qui forme les élites françaises. En revanche, il ne veut plus aucune fermeture d'école ni d'hôpital jusqu'à la fin de son quinquennat.

Enfin, pour répondre aux demandes pressantes des gilets jaunes et de certains partis, notamment La France insoumise, le président français se dit "favorable" à ce que des référendums d'initiative citoyenne "puissent être organisés sur certains sujets d'intérêts locaux". Il est en outre "favorable à ce qu'on puisse rendre plus accessible, en simplifiant les règles", le référendum d'initiative partagée, prévu par la Constitution mais extrêmement compliqué à mettre en oeuvre.

ats/vic

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