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La fronde anti-OGM s'étend en Europe

En Suisse (ici à Pully), seule la culture à des fins scientifiques est permise.
En Suisse (ici à Pully), seule la culture à des fins scientifiques est permise.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi à Saragosse, "capitale" espagnole des cultures transgéniques, pour demander l'interdiction dans le pays du maïs OGM, à l'image de ce que vient de décider l'Allemagne, a-t-on appris auprès des organisateurs.

Des militants écologistes et des agriculteurs ont défilé dans
les rues de Saragosse, capitale d'Aragon, région du nord de
l'Espagne qui concentre 40% des 80'000 hectares de maïs OGM
"MON810" cultivés en Espagne.



Les manifestants évalués à 8000 par Marta San Roman, porte-parole
de Greenpeace Espagne, ont défilé sous le slogan: "Pour un
alimentation et une agriculture sans OGM". "Nous demandons que
l'Espagne fasse la même chose que l'Allemagne et interdise la
culture des OGM", a déclaré par téléphone, Marta San Roman, qui
participait à la manifestation.



L'Espagne est avec 79'300 hectares de "MON810" (du groupe
américain Monsanto) cultivés en 2008, de loin le plus gros
producteur d'OGM (organismes génétiquement modifiés) de l'Union
européenne (100'000 hectares l'an dernier).

Un "danger" pour l'environnement

L'Allemagne a rejoint mardi le camp des pays européens
réfractaires au maïs génétiquement modifié en interdisant sa
culture, ce qui devrait empêcher la Commission européenne de
l'imposer.



A la lumière de "deux nouvelles études" ayant apporté "de nouveaux
éléments scientifiques", la ministre allemande de l'Agriculture,
Ilse Aigner, a décidé d'activer la clause de sauvegarde contre le
"MON810", jugé "dangereux" pour l'environnement.



Ces études mettaient en évidence des incidences de la culture du
MON810 sur des organismes "non-cibles", qui n'avaient pas été
étudiés jusque-là, a ajouté le responsable des technologies
génétiques au ministère allemand de l'Agriculture, Wolfgang Köhler,
citant en exemple les papillons et les coccinelles.



L'Allemagne a rejoint la France, la Grèce, l'Autriche, la Hongrie
et le Luxembourg qui ont banni ou suspendu la culture de cette
semence génétiquement modifiée pour résister à deux insectes
nuisibles du maïs, la pyrale et la sésamie.



La Commission avait jusqu'à présent tenté de contraindre les pays
réticents d'autoriser la culture du MON810, mais avec la France et
l'Allemagne parmi les "anti" il sera plus difficile de
l'imposer.



afp/sbo

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Le faible rendement des OGM

Le maïs et le soja génétiquement modifiés, très controversés en Europe, mais largement utilisés aux Etats-Unis depuis leur commercialisation en 1996, ont peu amélioré les rendements de ces cultures, indiquent des experts indépendants américains dans un rapport publié cette semaine par l'Union of Concerned Scientist (UCS), groupe indépendant américain de recherche.

Or l'accroissement de la production est le principal argument avancé par les défenseurs des organismes génétiquement modifié (OGM) qui font valoir que ces cultures seront capables de produire plus pour nourrir les populations des pays en développement.

"Aucune culture transgénique n'a permis un accroissement réel du rendement et seul le maïs Bt a montré dans une certaine mesure de plus grands rendements d'exploitation", ajoutent ces chercheurs dont Doug Gurian-Sherman, principal auteur de l'étude qui s'interroge sur la sagesse de consacrer autant d'investissement dans les OGM qui pourraient en outre présenter des risques environnementaux.

Les chercheurs ont calculé que la contribution du maïs Bt à l'accroissement des rendements depuis sa commercialisation en 1996 n'a été que de 0,2 à 0,3% par an.

Citant des statistiques du Ministère américain de l'Agriculture, l'étude note que la production moyenne de maïs par acre (0,4 hectare) aux Etats-Unis a été de 28% plus élevée de 2004 à 2008 que durant une période comparable de cinq ans entre 1991 et 1995.

Selon une analyse effectuée par les auteurs du rapport seuls 3 à 4% de ce gain est attribuable aux Maïs Bt ce qui signifie que de 24 à 25% du gain de production à l'hectare ou rendement sont attribuables aux autres méthodes d'amélioration des cultures de maïs.