Dès son arrivée au pouvoir Donald Trump avait mis un coup de frein à la politique de détente avec Cuba de son prédécesseur Barack Obama et le temps de la réconciliation semble désormais bien révolu.
Le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a ainsi dévoilé mercredi une nouvelle série de sanctions visant Cuba, notamment de nouvelles restrictions aux transferts de fonds vers l'île.
Autoriser les actions en justice
Plus tôt, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait annoncé que Washington appliquerait à partir du 2 mai une loi qui autorise des actions en justice contre certaines entreprises étrangères présentes à Cuba.
Suspendue depuis plus de deux décennies par les présidents américains, démocrates comme républicains, pour justement ne pas froisser leurs alliés, cette loi doit permettre, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution de 1959.
La Havane dénonce une attaque
"C'est une attaque contre le droit international et contre la souveraineté de Cuba et d'Etats tiers", a réagi le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.
Le gouvernement cubain a appelé dans un communiqué "tous les membres de la communauté internationale" et les citoyens américains eux-mêmes à "arrêter l'escalade irrationnelle et la politique d'hostilité et d'agression du gouvernement de Donald Trump".
agences/boi
L'UE et le Canada critiquent
L'UE, premier investisseur étranger sur l'île, et le Canada, ont jugé la décision américaine "regrettable". Elle aura un "impact important" sur leurs entreprises, ont déploré la commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström et la cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini.
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a de son côté déclaré que l'Europe était "prête" à prendre des mesures contre les Etats-Unis. "Il est temps que nous sortions de cette menace permanente de sanctions de la part de l'administration américaine et que nous retrouvions une relation constructive qui est dans l'intérêt économique et l'intérêt politique des Etats-Unis comme de l'Europe", a-t-il ajouté.