Avec 474 voix pour, 47 voix contre et 11 abstentions, les députés européens, réunis une dernière fois dans l'hémicycle de Strasbourg avant les élections européennes de fin mai, ont voté jeudi cette obligation négociée mi-février avec les Etats membres.
Selon les données du Parlement européen, les véhicules utilitaires lourds sont responsables de 27% des émissions de CO2 du transport routier, et de près de 5% du total des émissions de gaz à effet de serre dans l'UE.
Parallèlement à la réduction des émissions de CO2, les constructeurs de camions devront investir dans des alternatives au diesel et veiller à ce que les véhicules à émissions nulles ou faibles représentent au moins 2% des ventes de véhicules neufs d'ici 2025.
"Loin d'être suffisant" selon les pro-climat
Selon l'ONG Transport&Environment, spécialisée dans la pollution automobile, ces nouvelles obligations sont "loin d'être suffisantes pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris sur le climat", adopté en 2015. "Cette loi marque un tournant pour l'industrie des poids lourds en Europe, mais n'est qu'un commencement. Les règles devront être beaucoup plus ambitieuses lorsqu'elles seront révisées en 2022", a ajouté l'ONG dans un communiqué.
Au mois de mars dernier, les députés européens avaient adopté un autre objectif de réduction des émissions de CO2, pour les voitures neuves cette fois. Ils avaient fixé la barre à -37,5% d'ici 2030.
Tout au long du parcours législatif de ces deux textes, l'industrie automobile s'est fortement mobilisée à leur encontre, avertissant notamment des risques qu'ils faisaient peser sur l'emploi. Le sujet sera à nouveau à l'ordre du jour en 2022, date à laquelle la Commission européenne sera chargée de proposer de nouveaux objectifs pour l'après-2030.
afp/vic