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Taser admet qu'il y a des risques cardiaques

La police genevoise a ajouté trois pistolets électriques à son équipement.
Il ne faut pas tirer dans le thorax, selon le fabricant des pistolets électriques.
Le fabricant américain de pistolets à décharge électrique Taser a reconnu pour la première fois que l'impulsion électrique de ses pistolets controversés pouvait provoquer un risque cardiaque "extrêmement faible" et conseille aux policiers de ne pas viser le thorax.

Dans un "guide de visée du Taser" publié mi-octobre à
l'intention de ses usagers, Taser International indique que "le
risque qu'un événement cardiaque négatif survienne suite à
l'utilisation d'un pistolet Taser est considéré comme extrêmement
faible".

Eviter la poitrine

Lorsque l'impulsion du pistolet a un effet sur le coeur, "les
recherches ont conclu que la distance qui sépare le coeur du dard
d'un pistolet en est le premier facteur explicatif", affirme aussi
le fabricant dans ce guide au langage très technique et mesuré. Ce
dernier note que les accidents cardio-vasculaires sont de toute
façon une des premières causes de décès aux Etats-Unis et que "ce
genre de décès arrive aussi sur un parcours de golf".



Le fabricant précise néanmoins qu'il est préférable "quand c'est
possible, d'éviter les tirs sur la poitrine, ce qui évite la
controverse sur le fait de savoir si un tir de pistolet électrique
a une incidence ou non sur le coeur". Il préconise ainsi
d'"abaisser le point de tir lors d'une décharge frontale vers le
bas de la masse plutôt que le centre", encourageant à tirer vers le
bas de l'abdomen plutôt qu'au niveau du thorax.

La colère d'Amnesty

Selon Amnesty International, entre 2001 et décembre 2008, 351
personnes ont trouvé la mort après avoir subi une décharge de
Taser. Et pas moins de 90% de ces victimes n'étaient pas armées
lorsqu'elles ont fait l'objet de l'impulsion électrique.



La publication du guide de Taser "est une initiative terriblement
importante qui illustre les préoccupations d'Amnesty International
depuis des années," a réagi auprès de l'AFP, Jarid Feuer, un
responsable de l'ONG qui suit le dossier Taser. "Taser admet
maintenant qu'il y a un souci potentiel et qu'ils ne savent pas
avec quoi ils jouent", a-t-il ajouté. Amnesty réclame que soit
menée une étude médicale indépendante pour déterminer "pourquoi des
gens meurent après un tir de Taser".



"Cette arme devait être une alternative aux armes mortelles mais
c'est devenu un outil de routine qui est potentiellement mortel.
C'est devenu une solution de facilité" pour les forces de l'ordre
qui "sont envoyées sur le terrain, sans mode d'emploi, avec de
fausses informations", souligne Jarid Feuer.



afp/mej

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Le Taser en quelques chiffres

Le Taser permet de neutraliser un suspect en libérant une décharge qui provoque une paralysie neuro-musculaire.

Cette arme, utilisée par 14'200 groupements de forces de l'ordre dans le monde, dont au moins 12'000 en Amérique du Nord, mais aussi en Grande-Bretagne et en France, est présentée comme une alternative moins dangereuse aux armes à feu.

Taser a vendu plus de 400'000 de ces armes, selon l'entreprise basée en Arizona (sud-ouest).

Un nouveau décès en Californie

La police de New York a immédiatement relayé le week-end dernier les nouveaux conseils d'utilisation de Taser à ses agents.

Ces consignes n'ont pourtant pas empêché dimanche un jeune homme de 19 ans de mourir après avoir été neutralisé lors d'une altercation par un tir de Taser à San Bernardino, en Californie (côte ouest des Etats-Unis).