Les policiers français ébranlés par une vague de suicides depuis début 2019

Le ministre de l'Intérieur a déclaré vendredi qu'il ne recevrait les syndicats de police de l'ordre qu'après l'installation officielle de la cellule de prévention annoncée la semaine dernière.

"J'installerai officiellement cette cellule le 29 avril", a dit Christophe Castaner lors d'une conférence de presse. "Et je proposerai aux syndicats de les recevoir ensuite dans ce cadre."

"Le suicide n'est hélas pas un problème que nous allons régler du jour au lendemain avec de grandes déclarations", a dit Christophe Castaner, qui a reconnu "la pression extrêmement forte" pesant sur les policiers, particulièrement depuis le début de la crise des "Gilets jaunes", en novembre dernier.

28 décès depuis le début de l'année

Selon l'intersyndicale qui regroupe les représentants des divers corps de la police, 28 policiers se sont donné la mort depuis le début de l'année. Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a apporté son soutien aux policiers dans une circulaire adressée jeudi à ses services, dont Reuters a eu connaissance.

Interrogé vendredi soir dans Forum, Michael Kaufmann, policier et délégué syndical dans le département du Doubs, rappelle que la police tire la sonnette d’alarme depuis des années pour revoir les conditions de travail dans leur ensemble. Les forces de l’ordre réclament à présent des actes concrets.

La crise des gilets jaunes a encore accentué le phénomène: "Une vie privée n’est plus tout à fait possible. Certains de nos collègues n’ont plus de week-ends complets depuis au moins 6 semaines. Cela a un impact sérieux sur la vie de tous les jours. Ce sont des heures qui s’accumulent et qu’on ne peut pas récupérer", lance Michael Kaufmann.

>> Ecouter son interview :

REUTERS - Regis Duvignau

nr avec les agences