Le chef de l'Etat a voté au Caire dès l'ouverture des bureaux de vote à 07h00, heure suisse, selon des images de la télévision d'Etat.
Depuis des semaines, les rues du Caire et d'autres villes ont vu fleurir des banderoles appelant à voter "oui" à cette révision de la Constitution de 2014, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Le Parlement avait approuvé mardi à une écrasante majorité les amendements constitutionnels et les dates du scrutin sur trois jours, du 20 au 22 avril, ont été annoncées le lendemain.
Possibilité de rester au pouvoir jusqu'en 2030
Les nouvelles dispositions permettent de faire passer le deuxième mandat de l'actuel chef de l'Etat de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Abdel Fattah al-Sissi pourrait ensuite se représenter en 2024 pour un troisième mandat, ce qui le reconduirait au pouvoir jusqu'en 2030.
Cette série d'amendements "est sans précédent dans l'histoire (moderne) de l'Egypte", relève Mustapha El-Sayyid, professeur de science politique à l'Université américaine du Caire. Pour ce spécialiste, ces amendements renforceraient le pouvoir "d'un individu sur tous les autres".
Quota de 25% de femmes au Parlement
Outre la durée du mandat présidentiel, la révision doit accroître le contrôle du pouvoir judiciaire par l'exécutif et institutionnaliser le rôle politique de l'armée, pilier du régime. Il prévoit aussi un quota de 25% de femmes au Parlement.
afp/oang
Elu après le renversement du régime islamiste
Abdel Fattah al-Sissi a été élu président en 2014, avec 96,9% des voix, un an après avoir renversé avec l'armée, à la faveur d'un mouvement populaire, le président islamiste Mohamed Morsi.
Sa réélection en mars 2018, avec un score de 97%, a eu lieu dans le cadre d'un scrutin marqué par la présence d'un seul rival, relégué au rang de faire-valoir, et par une série d'arrestations d'opposants.
Violations des droits humains dénoncées
Les ONG et les opposants dénoncent la réforme constitutionnelle, accusant régulièrement le président Sissi de graves violations des droits humains.
Un groupe d'ONG égyptiennes a estimé cette semaine que le "climat" politique ne permettait pas la tenue d'un référendum constitutionnel avec des "garanties ne serait-ce que minimales d'impartialité et d'équité".