Dans l'avion qui s'est posé dans la nuit de vendredi à samedi sur l'aéroport de Pristina, seuls quatre hommes sont soupçonnés d'avoir combattu avec l'EI. Ils ont été placés en garde à vue pour 48 heures. Parmi les autres passagers se trouvaient 32 femmes et 74 enfants, a précisé le gouvernement.
Ce rapatriement, qualifié d'"opération très sensible", a été mené avec l'aide des Etats-Unis, proche allié du Kosovo. L'ambassade américaine à Pristina a salué l'opération, "un exemple important à suivre" pour les membres de la communauté internationale.
L'espoir d'une réhabilitation
"Nous applaudissons la compassion" dont ont fait preuve les autorités kosovares, a ajouté l'ambassade dans un communiqué. Pour le ministre kosovar de la Justice Abelard Tahiri, les civils rapatriés "méritent une réhabilitation et l'espoir d'une vie paisible, loin des conflits".
Le Kosovo, à 90% musulman, est le pays européen ayant fourni, proportionnellement à sa population, le plus fort contingent de djihadistes. Selon les estimations officielles, quelque 300 Kosovars sont allés combattre en Syrie et en Irak.
ats/jop
Une question d'ampleur européenne
Le rapatriement de proches de djihadistes a suscité des controverses dans plusieurs pays. Très touchée par le phénomène, la France avait rapatrié mi-mars cinq enfants après des semaines d'atermoiements, dans un contexte d'hostilité de l'opinion publique face à de tels retours.
Nul ne connaît avec certitude le nombre d'enfants de djihadistes étrangers bloqués en Syrie. L'ONG Save The Children a évoqué un chiffre de plus de 3500 originaires d'une trentaine de pays dans les camps de déplacés.