Manfred Weber entame mardi à Athènes une tournée qui le mènera aux quatre coins de l'Union européenne et qui s’achèvera dans un mois, à la veille de l’élection du nouveau Parlement européen.
La première condition pour une possible élection de l'Allemand à la tête de la Commission est une victoire de sa famille politique - le Parti populaire européen (PPE) - aux prochaines élections.
Candidature liée au succès du PPE
Mais ce ne sera pas suffisant: "Le prochain président de la Commission sera le candidat d’un parti qui sera, compte tenu des résultats, en mesure de fédérer une coalition de groupes autour de lui", explique l'eurodéputé français du PPE Alain Lamassoure mardi dans La Matinale.
"Au vu des sondages actuels, il est vraisemblable que le PPE restera le parti politique qui a le plus de députés. Mais il ne sera pas forcément le parti le mieux placé pour fédérer une coalition autour de lui", analyse le politicien.
La réponse est entre les mains des possibles partenaires de coalition, la famille sociale-démocrate et la famille centriste et libérale. Reste que - même si Manfred Weber s’impose au niveau du Parlement - il devra encore convaincre les dirigeants européens, qui comptent bien avoir leur mot à dire.
Soutien timoré d'Angela Merkel
Angela Merkel soutient la candidature Weber, mais sans grande conviction, ce qui fait douter de ses intentions réelles. Mais Alain Lamassoure n’y voit pas un obstacle pour le compatriote de la chancelière: "Je pense qu’il sera très difficile à un dirigeant allemand, dans l’hypothèse où Manfred Weber serait en position d’être le chef d’une coalition parlementaire, de le désavouer", fait-il remarquer.
Pour l'eurodéputé luxembourgeois Frank Engel, membre lui aussi du PPE, le soutien d’Angela Merkel vis-à-vis de Manfred Weber est "aussi peu" ou "aussi" convaincant que l'avait été à l'époque celui vis-à-vis de Jean-Claude Juncker. "Et Jean-Claude Juncker est devenu président de la Commission", rappelle-t-il.
Une inconnue supplémentaire de l’équation est l’attitude de Paris, qui pourrait pousser un Français comme Michel Barnier à la Commission. Seule certitude à ce stade: pour Manfred Weber, les jeux sont loin d’être faits.
Guillaume Meyer/oang