Ce débat à la télévision publique réunissait les leaders des quatre principaux partis: le socialiste Pedro Sanchez, le conservateur Pablo Casado (Parti Populaire, PP), le libéral Albert Rivera de Ciudadanos et le dirigeant de la formation de gauche radicale Podemos, Pablo Iglesias.
Les autorités n'ont en revanche pas autorisé le parti Vox à y participer, en raison de son absence de représentation parlementaire.
Pablo Casado et Albert Rivera ont attaqué de concert le chef du gouvernement en lui reprochant d'être arrivé au pouvoir en juin 2018 grâce aux voix des indépendantistes catalans, qui avaient soutenu sa motion de censure contre Mariano Rajoy (PP).
Possible alliance des droites et de l'extrême droite
Pedro Sanchez, de son côté, a mis en garde contre l'alliance "des deux droites" présentes au débat et de "l'extrême droite effrayante" de Vox.
Une Espagne marquée par la fragmentation politique
Pour Gabriel Colomé, professeur de Sciences politiques à l’Université autonome de Barcelone, chaque candidat "a marqué des points" lors du premier débat de lundi soir. "Casado et Rivera ont attaqué, attaqué. Mais Sanchez s'est gardé beaucoup de cartes pour ce mardi", analyse-t-il dans La Matinale.
Ce spécialiste, qui travaille également pour le cabinet du ministère espagnol des Affaires Etrangères, explique le caractère très incertain et ouvert de ces élections par la fragmentation politique. "Depuis 2015, le bipartisme est fini. Il y a deux nouveaux partis, Ciudadanos et Podemos, qui sont entrés dans le jeu parlementaire", rappelle-t-il.
Et le 5e parti qui va jouer un rôle dimanche, Vox, est la nouveauté de cette élection: "Personne ne sait combien de députés il pourra obtenir. Les sondages sont très incertains, mais les indécis pourraient lui donner une victoire symbolique importante pour les alliances à venir."
Les sondages donnent Pedro Sanchez gagnant des élections de dimanche prochain, mais ne le créditent pas d'une majorité absolue. Vox pourrait faire son entrée à la chambre des députés avec 29 à 37 députés sur 350, selon les sondages qui font état de 40% d'indécis parmi les électeurs.
Les quatre candidats se retrouveront mardi soir pour un second débat télévisé sur des chaînes privées.
afp/oang