C'est la première fois que des dirigeants ou d'ex-dirigeants d'une entreprise pharmaceutique sont poursuivis pénalement dans un dossier lié aux opiacés, des antalgiques très puissants avec un fort risque d'addiction.
L'ancien employeur des deux inculpés, le grossiste en pharmacie Rochester Drug Cooperative (RDC), a conclu un accord amiable avec le procureur fédéral de Manhattan et accepté de verser une amende de 20 millions de dollars.
En échange de cette reconnaissance de certains faits, du paiement de l'amende et d'un engagement à réformer ses pratiques, la société a obtenu une suspension des poursuites pénales et conservé sa licence.
Les deux accusés sont quant à eux poursuivis pour association de malfaiteurs en vue de distribuer des stupéfiants et d'échapper au contrôle des autorités.
Commandes suspectes
Selon l'enquête, le groupe n'a pas signalé au moins 2000 commandes suspectes de médicaments dont la distribution est contrôlée par l'agence américaine de lutte contre les drogues.
L'accusation relève elle, qu'un des anciens dirigeants a fait livrer "des dizaines de millions de cachets d'oxycodone, fentanyl et d'autres opiacés" à des pharmacies dont des employés de RDC savaient, et en avaient informé leur patron, "qu'elles les distribuaient à des individus qui n'en avaient pas besoin médicalement".
Quelque 47'600 personnes sont mortes en 2017 des suites d'une overdose d'opiacés aux Etats-Unis, selon les chiffres du Centre de contrôle des maladies.
afp/alp