La plus haute juridiction administrative a donné raison aux médecins de l'hôpital universitaire de Reims qui avaient collégialement décidé d'interrompre les soins le 9 avril. Elle suit ainsi le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, qui avait validé l'interruption, qualifiant le maintien des soins d'"obstination déraisonnable".
Les avocats des parents de Vincent Lambert, ancien infirmier aujourd'hui âgé de 42 ans, ont immédiatement annoncé avoir déposé deux recours devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées (CIDPH) de l'ONU. Son cas est devenu le symbole du débat sur la fin de vie en France.
Effet suspensif
La décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne d'arrêter l'alimentation et l'hydratation artificielles de Vincent Lambert, en accompagnant l'interruption de ce traitement d'une sédation profonde et continue, est donc suspendue, selon Mes Jean Paillot et Jérôme Triomphe dans un communiqué.
Le Conseil d'Etat avait déjà donné son feu vert à l'arrêt des soins de Vincent Lambert en 2014, après qu'un collège d'experts ait déclaré son état "irréversible". En juin 2015, la Cour européenne des droits de l'Homme s'était elle-même prononcée pour un arrêt des traitements.
"Décision prévisible"
"Cette décision était prévisible, je ne vois pas très bien comment le Conseil d'Etat pouvait faire autrement, puisque l'état de Vincent s'était sensiblement dégradé, qu'il n'y avait rien d'autre comme élément nouveau", a commenté auprès de l'AFP le neveu du patient, François Lambert.
afp/ani