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Quelque 2000 indigènes s'installent à Brasilia pour défendre leurs droits

Depuis quinze ans, les tribus indigènes se mobilisent pour faire valoir leurs droits, directement dans la capitale. [Keystone - Eraldo Peres]
Au Brésil, 2000 indigènes s'installent dans la capitale pour défendre leurs droits / Le Journal horaire / 25 sec. / le 24 avril 2019
De mercredi à vendredi, des milliers de représentants de tribus indigènes du Brésil camperont dans la capitale pour leur mobilisation annuelle. Ils veulent faire valoir leurs droits dans un gouvernement qu'ils jugent hostile.

Le "Camp de la terre libre" ("Acampamento Terra Livre") rassemble chaque année plusieurs centaines d'indigènes depuis 2004. Le but de ces différentes ethnies: rappeler et clamer leurs droits dans un pays qui compte 800'000 indigènes et 305 ethnies.

"Nous sommes venus ici pour une cause importante, a expliqué Camila Silveiro, étudiante indigène de 22 ans. Cela a été très difficile pour nous de conquérir nos droits et ils diminuent peu à peu. Nous sommes ici pour demander davantage de respect".

Accusés de piocher dans des fonds publics

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions le 1er janvier, a envoyé au début du mois un message aux indigènes leur signifiant qu'ils n'étaient pas les bienvenus à Brasilia. La Force nationale a été mobilisée.

"Nous souhaitons le meilleur aux indigènes du Brésil, qui sont autant des êtres humains que n'importe qui d'autre ici (...), mais cette fiesta va devoir cesser sous notre gouvernement", a lancé l'ex-capitaine, critiquant de supposées utilisations de fonds publics. La Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB) réfute ces allégations.

Peuples indigènes inquiets

La Constitution accorde aux tribus autochtones le droit d'usage exclusif de leurs terres mais leur délimitation est de plus en plus menacée par l'expansion de l'agriculture, les extractions minières et la déforestation illégale.

Dès son entrée en fonction, Jair Bolsonaro a retiré à la Funai, organisme public chargé des questions indigènes, ses attributions en matière de démarcation des terres et d'octroi de licences environnementales, au profit d'un ministère de l'Agriculture totalement acquis à la cause de l'agro-négoce.

"Pourquoi laisser les indigènes isolés dans leurs réserves, comme des animaux dans un zoo?", avait lancé Jair Bolsonaro, peu après son élection."Comme nous, ils veulent évoluer, avoir des médecins, des dentistes, l'accès à internet et prendre l'avion". Des milliers d'autres personnes sont attendues dans le campement éphémère, qui se tient jusqu'à vendredi.

agences/ani

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