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Virus H1N1: l'Europe tente de revendre ses vaccins

Le nombre de vaccinations effectuées en Europe est plus faible que prévu.
Le nombre de vaccinations effectuées en Europe est plus faible que prévu.
La France, l'Allemagne, les Pays-Bas et la Suisse ont entrepris de revendre à l'étranger une partie de leurs stocks de vaccins contre le virus de la grippe H1N1 commandés en excédent. Ils espèrent ainsi alléger la facture de cette campagne. Des dons aux pays pauvres sont aussi opérés.

Dans la perspective d'une pandémie mondiale redoutée par
l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la France, l'Allemagne
et les Pays-Bas avaient passé d'importantes commandes, tablant
initialement sur une double injection pour chaque sujet.



Mais il est ensuite apparu qu'une dose unique suffisait à protéger
les patients. De plus le nombre de personnes vaccinées n'a pas
atteint le niveau escompté par les gouvernements.

Peu de vaccinés

La France avait commandé l'été dernier 94 millions de doses de
vaccins, pour un montant total de 869 millions d'euros, selon le
ministère de la Santé. Or, à ce jour, seules 5 millions de
personnes environ ont été vaccinées dans le pays.



Depuis le début de la campagne de vaccination en Allemagne, seule
5% de la population et 15% des médecins et personnels médicaux se
sont fait vacciner.



Les Pays-Bas également, qui avaient commandé 34 millions de doses,
ont annoncé leur intention d'en revendre 19 millions «à des pays
manquant fortement de vaccins». Deux millions avaient déjà trouvé
preneurs en décembre, selon le ministère néerlandais de la
Santé.

Apre concurrence

Dès lors, la France a commencé à se tourner vers l'étranger pour
écouler ses stocks. Parmi les premiers acquéreurs, le Qatar a déjà
acheté 300'000 doses et la négociation est bien engagée avec
l'Egypte pour 2 millions de doses, a précisé le ministère.



Selon le ministère, des négociations sont également en cours avec
le Mexique et avec l'Ukraine, où la France est en concurrence avec
l'Allemagne qui essaie elle aussi de se défaire de ses excédents en
vendant à Kiev 2,2 millions des 50 millions de doses
commandées.

Dons aux pays pauvres

La France avait offert en septembre 9 millions de doses à l'OMS,
dans le cadre d'un effort conjoint avec les Etats-Unis,
l'Australie, le Brésil, l'Italie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège,
le RoyaumeUni, pour mettre 10% de leurs stocks au bénéfice des
populations des pays les plus pauvres.



La Suisse participe elle aussi à cette action. Elle offrira une
partie des 4,5 millions de doses qu'elle a en surplus. Le reste
sera revendu à des pays qui ont les moyens de les acheter et qui
sont à la recherche du vaccin.



ats/bri

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Des Etats sont pour l'heure satisfaits

De son côté, l'Espagne avait commandé initialement 37 millions de doses, en se réservant la possibilité d'en acheter moins. Selon la ministre de la Santé Trinidad Jimenez, l'achat final sera donc de 13 millions de vaccins.

La Grande-Bretagne n'a pas vendu de vaccins en surplus à d'autre pays mais "étudie la possibilité d'en vendre à des pays qui cherchent toujours des vaccins", a indiqué une porte-parole du ministère de la Santé.

En Belgique, aucune décision n'a été prise "pour l'instant" de revendre une partie du stock de vaccins à l'étranger, selon un porte-parole de la cellule "Influenza". A ce stade, au moins deux millions de doses ont été mises à la disposition des populations à risque, notamment des professionnels de santé sur les 12,6 millions commandées.

L'Italie a acheté 48 millions de doses avec l'objectif de vacciner 40% de la population. A ce jour, 840.000 doses ont été administrées. Quant à la possibilité de revendre une partie des stocks, le directeur général de la prévention au ministère de la Santé Fabrizio Oleari indique qu'"aucune décision ne sera prise avant la fin de la campagne de vaccination", donc pas avant début février.