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Faible mobilisation des "gilets jaunes" après les annonces de Macron

Gilets jaunes: la mobilisation continue malgré les promesses de Macron
Gilets jaunes: la mobilisation continue malgré les promesses de Macron / 19h30 / 1 min. / le 27 avril 2019
Une mobilisation parmi les plus faibles mais une "motivation intacte" après le "bla-bla" présidentiel post-grand débat: plusieurs milliers de "gilets jaunes" ont manifesté samedi en France pour leur acte 24, notamment à Strasbourg et Paris.

Le ministère de l'Intérieur a recensé 23'600 manifestants à travers le pays, contre 27'900 la semaine précédente, soit l'une des plus faibles mobilisations depuis la mi-novembre (la plus faible était le 6 avril avec 22'300 manifestants). Selon le décompte des "gilets jaunes", ils étaient au moins 60'000.

A Paris, deux cortèges distincts ont réuni dans le calme 2600 "gilets jaunes" selon les autorités contre 9000 la semaine dernière. Un des défilés est passé devant les sièges de plusieurs grands médias. Cette "marche sur les médias" entendait réclamer un "traitement médiatique impartial" du mouvement. La préfecture de police de Paris a indiqué avoir procédé à 13'500 contrôles préventifs et à 14 interpellations.

A un mois des élections européennes, les organisateurs entendaient donner un caractère "international" à la journée d'action avec une manifestation à Strasbourg. Les forces de l'ordre y ont barré la route du centre et des institutions européennes au cortège (2000 "gilets jaunes" selon la préfecture). Vingt-six personnes ont été interpellées et la préfecture a déploré de "nombreuses dégradations".

Du "bla-bla"

Dans la foule, Pascal Harter, 58 ans, a estimé qu'il n'y avait "rien eu de concret" dans les annonces faites par le président jeudi. "Ça m'a remotivé", a-t-il expliqué. Pour ce pré-retraité, le chef de l'Etat s'en est tenu à du "bla-bla".

Un sentiment largement partagé sur les réseaux sociaux dans les groupes de "gilets jaunes". Selon eux, les mesures d'Emmanuel Macron - déployer "plus de fonctionnaires sur le terrain", baisser l'impôt sur le revenu, supprimer l'ENA ou réindexer sur l'inflation les pensions de retraites de moins de 2000 euros - ne suffisent pas.

>> Lire aussi : Emmanuel Macron a présenté ses mesures à l'issue du Grand débat

Certains manifestants avaient prévu de faire l'impasse ce samedi pour se concentrer sur les manifestations du 1er Mai, qui s'annoncent tendues. Des appels à un mercredi "noir et jaune" ont été lancés et "gilets jaunes" et black blocs appellent à transformer Paris en "capitale de l'émeute".

Depuis le début du mouvement -né d'une colère contre la hausse des taxes avant de s'étendre à des revendications pour plus de pouvoir d'achat et de démocratie directe- 2'400 "gilets jaunes" et 1'700 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon le ministère de l'Intérieur.

afp/cab

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