Après le dépouillement de plus de 95% des bulletins de vote, le Parti socialiste recueillait 123 sièges, nettement plus que les 85 remportés aux législatives de 2016, mais loin de la majorité absolue de 176 fauteuils sur 350 à la chambre. Il sera donc obligé de bâtir une coalition hétérogène pour continuer à gouverner.
Le parti d'extrême gauche Podemos remporterait quant à lui 42 sièges. Le chef du parti, Pablo Iglesias, a déclaré dimanche soir qu'il était prêt à discuter d'une coalition gouvernementale de gauche avec le Parti socialiste (PSOE).
Une alliance PSOE-Podemos ne dépasserait cependant pas le seuil des 176 sièges synonyme de majorité absolue.
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Vox entre au Parlement
En face, les conservateurs du Parti populaire (PP) en pleine dégringolade et les libéraux de Ciudadanos n'étaient pas en mesure de réunir les voix pour former une majorité absolue, même en s'alliant avec le parti d'extrême droite Vox qui recueille 24 sièges et entre au Parlement, selon ces résultats partiels. Le PP aurait 65 sièges, contre 137 en 2016, et Ciudadanos 57, contre 32 en 2016.
Vox, pratiquement inconnu jusqu'à son irruption au Parlement d'Andalousie (sud) l'année dernière, a fait ressurgir l'extrême droite dans un pays où elle était insignifiante depuis la mort de Franco en 1975.
D'autres élections locales et régionales sont prévues le 26 mai prochain en Espagne, parallèlement aux élections européennes, ce qui risque de retarder les négociations en vue de former un gouvernement.
Bond de la participation
Les Espagnols se sont fortement mobilisés pour ces élections législatives. A 18h, deux heures avant la fermeture des bureaux de vote, le taux de participation était de 60,75%, soit 9,5 points de plus que lors des dernières élections en 2016, selon les autorités.
La hausse de la mobilisation était particulièrement importante en Catalogne avec près de 18 points de plus.
agences/gma
Le vote Vox lié à la situation en Catalogne
Pour Barbara Loyer, directrice de l’Institut français de géopolitique, invitée de la Matinale RTS lundi, "Vox est apparu comme une réaction à l’indépendantisme catalan, et il a rassemblé des gens indignés par l’extrême-gauche, (discours féminisme, mouvement anti-corrida). Mais la question catalane reste centrale", explique-t-elle.
Mais, par rapport à la montée de formations populistes ou d'extrême droite ailleurs en Europe, Barbara Loyer juge que les Espagnols ont globalement voté "pour des partis plus traditionnels, moins polarisés qu'ailleurs".