Le Brexit party est d'ailleurs le premier à être entré en campagne. Nigel Farage tenait un meeting la semaine dernière à Clacton-on-Sea, petite ville à l'est de Londres. Les fans sont venus en force sur la jetée de cette station balnéaire en déclin pour célébrer le retour de leur homme providentiel et ne lui tiennent pas rigueur d'avoir quitté la scène politique en 2016 lorsqu'il a fallu mettre en œuvre le Brexit: "Nigel Farage est le seul politicien qui dit ce qu'il pense et qui fait ce qu'il pense, et c'est pour ça que je l'apprécie. J'ai toujours voté pour lui et c'est d'ailleurs les seules fois où j'ai été prête à faire la queue pour voter", déclare une de ses supportrices.
Fonds de commerce
Depuis qu'il s'est dissocié de UKIP, qui a viré à l'extrême droite, le tribun se présente comme le visage respectable des europhobes britanniques. Les discours musclés sur l'immigration ont été mis en sourdine afin de ratisser le plus large possible. Mais si le leader du nouveau parti du Brexit a changé d'étiquette, son fonds de commerce reste le même: il surfe sur la colère des gens: "On nous avait dit que quel que soit le résultat, notre décision serait respectée. Et nous avons maintenant été trahis par le gouvernement et la classe politique. Mais nous ne resterons pas les bras croisés, nous ne nous laisserons pas marcher dessus, nous allons contre-attaquer!" assène-t-il.
Electorat conservateur siphonné
Le message, simple et percutant, tombe à pic avant les élections européennes, qui pour une fois ne laissent pas les électeurs indifférents: "Sans aucun doute, il faut soutenir le parti du Brexit, car c'est le seul moyen d'envoyer un signal au Parlement. Dans le fond, c'est comme si nous votions une deuxième fois pour le Brexit, je ne pensais pas que ce serait nécessaire, mais nous avons été ignorés par le cabinet, par la Première ministre et par le parlement", détaille l'un d'eux.
A Clacton comme ailleurs dans le pays, les Tories semblent d'ailleurs en passe de faire les frais de ce vote protestataire. Selon un sondage réalisé par le site du parti conservateur, près de deux tiers de ses électeurs traditionnels ont l'intention de voter pour le nouveau parti de Nigel Farage.
Catherine Ilic/pym