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Sommet russo-européen tendu en Russie

Javier Solana, Dmitri Medvedev et José Barroso ont des différends à régler.
Javier Solana, Dmitri Medvedev et José Barroso ont des différends à régler.
Le président russe Dmitri Medvedev a accueilli jeudi les dirigeants de l'UE à Khabarovsk, étape du Transsibérien à plus de 8000 kilomètres de Moscou. Ce sommet de deux jours s'annonce délicat après une série de crises entre Européens et Russes.

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, le
président tchèque Vaclav Klaus, qui représente les 27, et le Haut
représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne
(UE), Javier Solana, sont arrivés en fin d'après-midi dans cette
cité située à sept fuseaux horaires de Moscou, près de la frontière
chinoise.



«Le sommet le plus froid pour l'UE à Khabarovsk» titrait jeudi le
quotidien des affaires «Kommersant» estimant que la géographie des
derniers sommets organisés en Russie, de plus en plus éloignés de
Moscou, reflète la complexité des relations entre les deux
entités.

L'énergie au centre du débat

Le thème central de la rencontre est la sécurité énergétique,
gros sujet de discorde entre Moscou et Bruxelles surtout après la
guerre du gaz russo-ukrainienne qui a privé les Européens de gaz
russe pendant deux semaines en janvier.



«Je ne suis pas sûre que les familles européennes qui se sont
gelées sans chauffage en hiver aient tout oublié», a déclaré la
commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita
FerreroWaldner, dans une interview à «Kommersant».

Crispations en vue

Le président russe doit présenter à Khabarovsk sa conception de
la sécurité énergétique, de quoi crisper ses partenaires, les
Européens ayant exclu fin avril de remplacer la Charte de l'Energie
adoptée en 1991.



Moscou manifestera une nouvelle fois sa mauvaise humeur après la
déclaration signée par Kiev et la Commission européenne qui prévoit
un soutien financier occidental pour la rénovation du réseau de
gazoducs ukrainien, selon Vassili Likhatchev, sénateur russe et
spécialiste du dossier. La signature de ce texte en mars a provoqué
la colère de la Russie, exaspérée de ne pas y avoir été associée
alors que 80% du gaz russe destiné à l'Europe transite par
l'Ukraine.



ats/cab

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La question géorgienne

La Géorgie et l'accès des observateurs internationaux aux deux républiques séparatistes reconnues par Moscou après une courte guerre en août 2008 constituent une autre pomme de discorde incontournable.

Les Européens souhaitent que leurs observateurs en Géorgie aient accès à l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.

La Russie botte en touche en rétorquant qu'il s'agit désormais de deux Etats indépendants.

Moscou ne cache pas par ailleurs son irritation face au soutien accordé par les Européens au président géorgien Mikheïl Saakachvili.

«Les manifestations de l'opposition ont montré à quel point (les Géorgiens) ne supportent plus sa politique», a lancé avant le sommet le conseiller diplomatique du Kremlin Sergueï Prikhodko.

Nouveau pacte de sécurité européen?

Moscou espère par ailleurs un soutien de l'Union européenne pour son projet de nouveau pacte de sécurité en Europe, a souligné le sénateur russe Vassili Likhatchev, ancien représentant de la Russie auprès de l'UE.

Dmitiri Medvedev a proposé ce nouveau pacte en juin 2008 afin de remplacer les structures existantes, jugeant que «l'atlantisme comme seul principe historique» était «révolu».

Les Européens attendent d'en savoir plus, Moscou, qui cherche avant tout à limiter ainsi l'influence des Etats-Unis et de l'OTAN en Europe, n'ayant pas développé plus avant sa pensée en la matière.

Dans un tel contexte de tensions, les Européens sont tentés de limiter le nombre de sommets avec la Russie à un par an contre deux actuellement, relevaient jeudi plusieurs quotidiens russes.