Plus de 150'000 personnes ont manifesté dans toute la France, selon le ministère français de l'Intérieur, pour marquer la Fête du travail à l'appel des syndicats et des gilets jaunes, en rébellion depuis plus de cinq mois contre la politique du gouvernement.
Dans la capitale, 40'000 personnes ont défilé, selon un comptage réalisé pour un collectif de médias, tandis que le syndicat CGT a annoncé 80'000 manifestants.
Centaines de blacks blocs présents
Si les plus de 200 rassemblements à travers le pays se sont tenus globalement dans le calme, l'atmosphère est vite devenue orageuse à Paris où la police a chargé et tiré des grenades lacrymogènes à plusieurs reprises pour disperser des centaines de blacks blocs - ces militants anticapitalistes et antifascistes vêtus de noir et masqués. Les policiers ont également essuyé des jets de projectiles. Un manifestant a été blessé à la tête, selon l'AFP.
Les tensions ont éclaté autour du restaurant La Rotonde, barricadé de planches de bois et protégé par des dizaines de policiers pour éviter qu'il ne soit attaqué comme l'avait été le Fouquet's sur les Champs-Elysées le 16 mars, journée de manifestation particulièrement violente avec déjà la présence de nombreux "black blocs".
Dizaines d'arrestations à Paris
Plus de 7400 policiers et gendarmes ont été déployés dans la capitale française pour encadrer les manifestations, selon le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Un premier bilan de la préfecture de police à 13h15 a fait état de 165 personnes interpellées à Paris et plus de 9000 "contrôles préventifs" effectués par les forces de l'ordre.
Le président Emmanuel Macron a réclamé que la réponse à ces black blocs - militants anticapitalistes et antifascistes vêtus de noir et masqués - soit "extrêmement ferme" en cas de violences, après des appels sur les réseaux sociaux à transformer Paris en "capitale de l'émeute".
Les gilets jaunes, qui manifestent chaque samedi depuis la mi-novembre contre la politique sociale et fiscale du gouvernement, étaient également dans la rue. Leur mouvement s'est étiolé mais aussi radicalisé au fil des mois avec des violences et des dégradations en marge des cortèges.
Les syndicats "coincés"
Coincés entre blacks blocs et gilets jaunes, les syndicats espéraient quant à eux retrouver de la visibilité, avec des meetings dans la matinée et un vaste cortège de Montparnasse à la place d'Italie, dans le sud de la capitale. Mais ils craignaient que leurs revendications ne soient pas audibles en cas de violences.
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a du reste été contraint à quitter en début d'après-midi le cortège de la manifestation parisienne, coincé au milieu d'affrontements entre policiers et blacks blocs. Le syndicat La CGT a dénoncé une "répression inouïe" à l'occasion du cortège intersyndical.
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