Ouvrant la séance, le président républicain de la commission sénatoriale, Lindsey Graham, a estimé que le rapport Mueller montrait que le Congrès devrait se focaliser sur la protection contre toute ingérence étrangère lors de la prochaine élection présidentielle, en 2020, où Donald Trump briguera un second mandat.
"Ce que je retiens de ce rapport, c'est que nous avons beaucoup à faire pour défendre la démocratie contre les Russes et d'autres protagonistes néfastes", a-t-il dit.
La lettre de Mueller
La démocrate Dianne Feinstein a pour sa part lancé les hostilités en reprochant à William Barr sa présentation erronée du rapport Mueller. "Contrairement aux déclarations sur une exonération totale et complète, le rapport du procureur spécial contient des preuves substantielles de manquement", a-t-elle dit.
Quelques heures avant l'audition de Barr au Sénat, le Washington Post a dévoilé une lettre que Robert Mueller lui a adressée fin mars. Il s'y plaint de la synthèse que l'Attorney General a produite à partir des conclusions de son "enquête russe".
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Dans cette synthèse, diffusée le 24 mars, deux jours après avoir reçu le rapport d'enquête, William Barr écrit que le procureur spécial n'a trouvé aucune preuve de collusion entre Donald Trump et la Russie et ajoute que Mueller n'est pas parvenu à établir si le président américain avait ou non fait obstruction au cours de la justice.
Une version expurgée des 448 pages du rapport Mueller a depuis été publiée, le 18 avril.
Colère démocrate
Le tableau diffère assez largement de la présentation qu'en a faite Barr: le rapport recense notamment une dizaine de cas où Trump a tenté de faire pression sur l'enquête. "Les tentatives du président pour influencer cette investigation ont échoué pour la plupart, mais largement parce que les personnes qui entouraient le président ont refusé d'exécuter des ordres ou d'accéder à ses requêtes", indique le rapport.
Les révélations sur la lettre du procureur Mueller ont suscité la colère de parlementaires démocrates. Le sénateur Mark Warner a jugé que Barr "avait perdu toute crédibilité".
Le chef du département de la Justice est le premier membre du gouvernement fédéral à témoigner sur les conclusions de l'enquête russe.
Il est également convoqué jeudi devant la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants, à majorité démocrate, contrairement au Sénat. Mais les deux parties sont en désaccord sur le format de cette audition.
agences/pym