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John Demjanjuk jugé apte à rester en prison

John Demjanjuk a été extradé de l'Ohio, aux USA, vers Munich.
John Demjanjuk a été extradé de l'Ohio, aux USA, vers Munich.
La santé de John Demjanjuk, 89 ans, autorise son maintien en détention, ont estimé mercredi les médecins de la prison allemande où est détenu depuis mardi l'ancien garde de camp de concentration nazi, soupçonné de participation au meurtre de 29'000 juifs.

"Nos médecins estiment qu'il est apte à être incarcéré", a
indiqué une porte-parole de la prison de Stradelheim à Munich, où
Demjanjuk a été transféré mardi après son expulsion lundi soir des
Etats-Unis où il résidait depuis 1952.

Expertises en vue de son procès

"Son état de santé est bon (...) il est même meilleur que ce que
l'on peut s'attendre à observer chez un homme de 89 ans", a assuré
le directeur de la prison, Jochen Menzel, sur la chaîne
d'information en continu N24. Des expertises médicales plus
poussées doivent établir s'il peut supporter un procès.



Le parquet de Munich a indiqué que les résultats ne seraient sans
doute pas connus avant plusieurs jours. "Il doit d'abord être
ausculté par les experts, et les résultats de ces examens doivent
ensuite être étudiés. Le temps qu'il faudra pour clore cette étape
ne dépend pas du parquet", a expliqué son porte-parole, Anton
Winkler. "Je ne m'attends pas à ce qu'une décision tombe cette
semaine. Dans le meilleur des cas, ce ne sera pas avant la semaine
prochaine", a-t-il précisé.

Sa défense estime qu'il ne survivra pas à la prison

Les défenseurs de Demjanjuk assurent qu'il ne "survivra" pas à
la détention et à un procès, mais la justice américaine a jugé
qu'il était à tout le moins transportable. La famille de John
Demjanjuk aux Etats-Unis affirme qu'il est atteint d'une forme de
leucémie.



Après une bataille judiciaire acharnée, les juridictions
américaines et allemandes ont fini par autoriser son expulsion, par
avion spécial. Peu après son arrivée dans sa prison munichoise, les
charges qui pèsent sur lui - participation au meurtre d'au moins
29'000 Juifs dans le camp d'extermination de Sobibor, aujourd'hui
en Pologne, où il a été gardien du 27 mars 1943 à fin septembre
1943 - lui ont été notifiées en ukrainien. La défense de Demjanjuk
nie tous ces faits, jusqu'à sa présence à Sobibor.

La compétence de la justice allemande

Un de ses avocats allemands, Ulrich Busch, conteste aussi la
compétence de la justice allemande et la possibilité de rejuger son
client pour des faits pour lesquels, selon lui, il a déjà été
"inculpé et acquitté" en Israël et en Pologne. Demjanjuk figure sur
la liste du Centre Simon-Wiesenthal des "criminels de guerre nazis
les plus recherchés".



Condamné à mort en Israël en 1988, Demjanjuk avait ensuite été
acquitté par la Cour suprême israélienne en raison de doutes sur
son identité. Jusqu'à présent, l'ancien soldat de l'Armée rouge ne
contestait pas avoir été gardien du camp de Sobibor, mais il
assurait y avoir été contraint par les nazis en tant que prisonnier
de guerre.



La justice allemande avait lancé le 11 mars un mandat d'arrêt
contre cet ancien ouvrier automobile de la banlieue de Cleveland,
déchu de sa nationalité américaine en 2002 pour avoir menti sur son
passé. En décembre 2008, la plus haute autorité judiciaire
allemande avait estimé qu'un tribunal de Munich était compétent
pour le juger, au motif que Demjanjuk avait vécu près de la
capitale bavaroise en 1952 avant d'émigrer aux Etats-Unis.



afp/hof

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Un fils avec une Polonaise?

L'ancien garde de camp nazi John Demjanjuk aurait eu un fils avec une Polonaise, habitante d'un village situé près de l'ancien camp de la mort allemand à Treblinka, affirme mercredi le journal Gazeta Wyborcza.

Jadwiga Kucharek n'avait pas 16 ans quand elle a été forcée à avoir des relations sexuelles avec celui qu'on surnommait "Ivan le Terrible". De cette relation est né un petit garçon en 1943, se souvient une de ses amies, Irena Pylka, citée par le journal.

"Elle était très belle, avait des cheveux blonds. Elle lui a tapé dans l'oeil tout de suite", se souvient-elle. "Les gardes du camp prenaient les filles de force ou les payaient avec de l'or".

Jadwiga Kucharek et le fils présumé de Demjanjuk, Wladyslaw Buczynski, sont décédés depuis quelques années. Mais 3 enfants et 8 petits-enfants de Wladyslaw vivent en Pologne.

Selon le journal, la comparaison de leur code ADN avec celui de Demjanjuk pourrait élucider le mystère qui entoure son identité depuis plus de vingt ans.