A Paris, une manifestation de plusieurs centaines de personnes s'est élancée sous la pluie et dans le calme aux abords d'un hôpital du Xe arrondissement, en direction de la place de la Nation. A l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, quelques dizaines de personnes ont protesté contre la privatisation de la société Aéroports de Paris.
Le mot d'ordre du jour pour les gilets jaunes: la reprise des ronds-points, lieux de rassemblement depuis le début du mouvement il y a près de six mois. Plusieurs ont été occupés en province, comme à Château-Thierry dans l'Aisne ou Castelnau-de-Médoc en Gironde.
Moins de 19'000 manifestants selon l'Intérieur
Selon un décompte du ministère de l'Intérieur, les manifestations ont rassemblé 18'900 personnes en France, dont 1460 à Paris. Un premier recensement faisait état de 3600 manifestants à 14h. Un décompte contesté par les "gilets jaunes" qui ont comptabilisé 40'291 manifestants en France.
L'acte 25 des "gilets jaunes" pourrait constituer la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement. L'acte précédent avait rassemblé 23'600 personnes selon les autorités, et 27'900 lors du 23e samedi de mobilisation. Le premier acte, le 17 novembre 2018, avait mobilisé 282'000 manifestants en France.
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Trois listes aux européennes
Le mouvement entre en politique: sur le nombre record de 33 listes validées pour les élections européennes du 26 mai, trois se revendiquent des "gilets jaunes".
Il s'agit d'"Evolution citoyenne", "Alliance jaune" ou encore le "Mouvement pour l'initiative citoyenne", qui milite pour organiser un référendum d'initiative citoyenne au niveau national et européen.
afp/ani
"Les gilets jaunes, c'est nous", disent 1400 artistes
Dans une tribune intitulée "Gilets jaunes: Nous ne sommes pas dupes!", publiée samedi sur le site du quotidien Libération, plus de 1400 comédiens, écrivains, dessinateurs ou scénaristes saluent "un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale".
"Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les "gilets jaunes", décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs...", dénoncent-ils. "La manoeuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire", ajoutent les signataires, parmi lesquels Juliette Binoche, Emmanuelle Béart ou encore Yvan Le Bolloc'h.
Les 1400 artistes dénoncent également une "répression qui s'aggrave chaque semaine". "Rien ne justifie la mise en place d'un arsenal législatif dit "anticasseur" qui bafoue nos libertés fondamentales".