Les circonstances exactes de la tragédie n'ont pas encore été officiellement révélées. Le commandant de bord, Denis Evdokimov, a toutefois rapporté aux médias russes que le Soukhoï Superjet 100 a dû effectuer un atterrissage d'urgence après avoir perdu une partie du matériel de bord en raison de la foudre.
"A cause de la foudre, nous avons perdu le contact radio et sommes passés en régime de pilotage minimal (...) C'est-à-dire sans ordinateur comme à l'ordinaire, mais de manière directe. En régime d'urgence", a expliqué le pilote dans les colonnes du tabloïd russe Komsomolskaïa Pravda.
"Nous sommes parvenus à rétablir la liaison via la fréquence d'urgence, mais elle était courte et fonctionnait seulement par intermittence. (...) Nous avons pu dire quelques mots puis le contact a disparu", a-t-il ajouté.
Réservoirs pleins
Selon le commandant de bord, c'est à cause du violent atterrissage que l'appareil a pris feu. "La raison est sûrement la suivante: les réservoirs étaient pleins", a-t-il indiqué.
Les premières sources faisaient état d'un incendie s'étant déclaré à bord. Une vidéo publiée plusieurs heures après le crash montre cependant l'appareil touchant le tarmac, puis rebondissant avant de s'enflammer.
Sitôt après l'atterrissage, les passagers ont été évacués par les toboggans avant de l'avion alors que celui-ci s'embrasait à grande vitesse, d'énormes volutes de fumée noire s'élevant dans les airs. D'autres vidéos amateurs montraient les passagers courant sur le tarmac pour s'éloigner de l'appareil. Une autre, tournée de l'intérieur de la carlingue, montre un moteur en flamme tandis que des cris de panique s'élèvent dans l'appareil.
Au total, 78 personnes se trouvaient à bord de l'appareil lorsqu'il a été contraint de revenir à Moscou-Cheremetievo, quelques minutes après son décollage à destination de Mourmansk (nord). Un deuil de trois jours y a été décrété.
ats/ani
Le Soukhoï Superjet-100, un avion décrié
L'appareil qui a pris feu est un Soukhoï Superjet-100, premier modèle civil conçu par la Russie post-soviétique. Lancé en 2011, il est depuis décrié et peine à convaincre en dehors du marché russe. Plusieurs compagnies étrangères qui l'exploitaient ont préféré réduire ou arrêter son utilisation, évoquant des problèmes de fiabilité.
Pour soutenir l'avionneur, le gouvernement russe a mis en place des subventions pour inciter les opérateurs russes à acheter des Superjet. Aeroflot est ainsi devenu le premier utilisateur de l'appareil et avait annoncé en septembre 2018 avoir passé une commande record de 100 Superjet-100.