Le parti présidentiel islamo-conservateur, l'AKP, réclamait la tenue d'un nouveau scrutin en dénonçant des "irrégularités" qui auraient selon lui émaillé le vote du 31 mars. "Les élections à Istanbul seront renouvelées", s'est félicité sur Twitter le représentant de l'AKP auprès de l'YSK, Recep Ozel.
Lors des élections, le candidat de plusieurs partis d'opposition, Ekrem Imamoglu, a battu celui de l'AKP, l'ex-Premier ministre Binali Yildirim, avec moins de 15'000 voix d'avance, un écart infime à l'échelle de la mégapole turque, où 8 millions de personnes ont voté lors du scrutin.
L'AKP a également perdu la capitale Ankara, un camouflet qui s'explique notamment par la tempête économique qui secoue le pays, avec la première récession en 10 ans, une inflation à 20% et une monnaie qui s'érode.
"Irrégularités dénoncées"
Mais refusant d'admettre la défaite à Istanbul, Recep Tayyip Erdogan a crié aux "irrégularités massives". L'AKP accuse notamment des responsables de bureaux de vote d'avoir minimisé le nombre de voix remportées par son candidat.
Le principal parti d'opposition CHP (social-démocrate), dont est issu Ekrem Imamoglu, accuse Recep Tayyip Erdogan d'être un "mauvais perdant" et de vouloir s'accrocher par tous les moyens à Istanbul, la capitale économique et démographique du pays.
Le spectre de Fethullah Gülen
Dimanche, l'agence Anadolu avait affirmé que les autorités avaient établi des liens entre une "organisation terroriste" et des responsables de bureaux de vote ayant officié lors du scrutin municipal à Istanbul.
D'après Anadolu, les enquêteurs turcs ont établi que 43 d'entre eux avaient eu des contacts avec le réseau du prédicateur Fethullah Gülen, la bête noire d'Ankara qui l'accuse d'avoir orchestré une tentative de coup d'Etat en juillet 2016 depuis son exil américain, ce que l'intéressé dément.
ats/cab