"Le ministre de la Défense m'a annoncé aujourd'hui que nous
avons lancé un missile Sejil-2 à deux étages, qui a atteint la
cible prévue", a dit Mahmoud Ahmadinejad dans un discours public à
Semnan. L'Iran avait annoncé le 12 novembre dernier avoir procédé
au test d'un missile sol-sol de "nouvelle génération". Sejil serait
d'une portée proche de 2000 km.
Washington confirme
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a confirmé
mercredi que l'Iran avait procédé à un test réussi de missile
balistique. Selon le chef du Pentagone, le test concernait un
missile d'une portée de 2000 à 2500 kilomètres. Robert Gates a
brièvement informé une commission de la Chambre des Représentants
de ce test de missile sol-sol, près de huit heures après son
annonce par le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.
Cependant, le gouvernement iranien n'avait donné aucuns détails
sur cette avancée technologique. La télévision d'Etat avait montré
des images d'un engin similaire, excepté une séparation visible à
mi-corps, au missile Shahab-3, qui a une portée annoncée de 2000
kilomètres.
Les Occidentaux craignent que le programme balistique de l'Iran
puisse lui permettre de disposer de missiles équipés de têtes
nucléaires, si Téhéran arrivait à se doter de l'arme
atomique.
Sejil est un terme coranique se référant aux cailloux lancés par
des oiseaux envoyés par Dieu pour vaincre une armée d'éléphants
avec lesquels le roi du Yémen voulait détruire la Mecque il y a
quatorze siècles.
Ahmadinejad nargue la communauté
Par ailleurs, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété
mercredi que son pays ne stoppera pas son programme nucléaire, même
au risque de nouvelles sanctions internationales. Les puissances
occidentales "ont dit que si vous n'arrêtez pas, nous adopterons
des résolutions" au Conseil de sécurité de l'ONU.
"Ils croyaient que nous reculerions mais cela n'arrivera pas", a
dit Mahmoud Ahmadinejad dans un discours public dans la ville de
Semnan. "Je leur ai dit qu'elles peuvent adopter cent sanctions,
mais rien ne changera" dans la politique de l'Iran, a-t-il
ajouté.
Pour mémoire, la République islamique a repris début 2006 ses
activités d'enrichissement d'uranium et a refusé depuis de les
suspendre, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU,
dont trois assorties de sanctions. Le groupe des six, qui regroupe
les cinq membres permanents du Conseil (Chine, Etats-Unis, France,
Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne, a offert récemment à
l'Iran de reprendre des discussions pour obtenir le respect de ces
résolutions en échange d'une offre de coopération.
De son côté, le président américain Barack Obama a déclaré lundi
qu'il se laissait jusqu'à fin 2009 pour juger de la volonté de
Téhéran d'engager des négociations sérieuses sur le sujet. Il n'a
pas exclu, dans le cas contraire, l'adoption de nouvelles mesures
coercitives américaines ainsi que de nouvelles "sanctions
internationales bien plus vigoureuses".
agences/mej
"L'Europe devrait s'inquiéter", selon Israël
Le nouveau tir de missile auquel l'Iran a procédé mercredi devrait inquiéter les Européens, a estimé le vice-ministre israélien des Affaires étrangères.
"Au plan stratégique, ce nouveau tir de missile ne change rien pour nous, car les Iraniens avaient déjà testé un missile d'une portée de 1500 km, mais il devrait inquiéter les Européens", a déclaré Danny Ayalon à la radio publique israélienne.
"Les Iraniens tentent aussi de mettre au point un missile balistique d'une porté de 10'000 km qui pourrait atteindre la côte est des Etats-Unis", a-t-il ajouté.