L'ANC remporte les législatives sud-africaines mais son déclin continue

Le Congrès national africain (ANC) a remporté les élections législatives en Afrique du Sud et conserve sa majorité absolue, mais le déclin du parti historique de Nelson Mandela se poursuit.

Selon des résultats portant sur la quasi-totalité des bureaux du pays, l'ANC est crédité de 57,7% des suffrages, selon les chiffres de la Commission électorale indépendante, ce qui renouvelle mathématiquement sa majorité absolue à l'Assemblée nationale.

Mais le parti majoritaire est en recul de près de cinq points par rapport au scrutin de 2014 et ce résultat est le plus mauvais jamais réalisé par le parti historique de Nelson Mandela en vingt-cinq ans de pouvoir.

Cyril Ramaphosa devrait être reconduit à la présidence

Elu par les députés, le président sortant Cyril Ramaphosa devrait toutefois être investi pour un nouveau mandat de chef de l'Etat dès le 25 mai.

Assuré de la victoire depuis la publication des premiers résultats partiels, l'ANC s'est toutefois gardé de tout triomphalisme. "Nous avons gagné largement (...), il est clair que nous allons gouverner sans besoin d'une coalition", a lâché vendredi son porte-parole. "On aurait pu s'attendre à mieux", a-t-il concédé, "pour nous c'est une piqûre de rappel qui nous impose de faire de notre mieux".

Vainqueur de tous les scrutins qui ont suivi la chute de l'apartheid et l'avènement de la démocratie en 1994, l'ANC avait vu sa popularité plonger sous le règne émaillé de scandales du président Jacob Zuma (2009-2018). Cyril Ramaphosa s'est lui donné comme mission d'insuffler une nouvelle dynamique au parti. Il a promis de lutter contre la corruption, le chômage et les disparités sociales.

La gauche radicale en progression

Derrière la formation du président, l'Alliance démocratique (DA), principal parti d'opposition, arrive en deuxième position avec un score décevant de 20,6% des voix, en nette baisse par rapport à celui de 2014 (22,2%).

A la troisième place figurent les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale) de Julius Malema, qui enregistrent une forte progression, juste au-dessus de la barre des 10% (10,5%). En 2014, ils avaient totalisé 6,35%