La France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Service de l'action extérieure de l'UE ont pris note jeudi avec une "profonde préoccupation" des déclarations iraniennes relatives à l'accord de juillet 2015 (Plan d'action global conjoint, JCPoA) sur son programme nucléaire.
L'Iran leur a donné deux mois pour sortir réellement les secteurs pétrolier et bancaire iraniens de leur isolement provoqué par les sanctions américaines, faute de quoi la République islamique renoncera à d'autres engagements.
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"Nous restons pleinement engagés en faveur de la préservation et de la pleine mise en oeuvre du JCPoA, qui est un élément central du régime international de non-prolifération nucléaire, et dans l'intérêt de sécurité de tous", écrivent dans un communiqué commun les ministres des Affaires étrangères des trois pays européens impliqués et la haute représentante de l'UE pour la politique extérieure Federica Mogherini.
L'Iran prié d'éviter toute escalade
Tous "appellent fermement" l'Iran à continuer de mettre en oeuvre l'ensemble de ses obligations prises dans le cadre de cet accord "comme il l'a fait jusqu'à maintenant" et à "s'abstenir de toute mesure d'escalade".
Les Européens préviennent qu'ils évalueront le respect des engagements nucléaires de l'Iran au regard de sa mise en oeuvre des obligations prévues par l'accord de 2015 par le traité de non-prolifération des armes nucléaires (lire encadré).
Nouveau tour de vis américain
Washington a encore durci mercredi ses sanctions économiques contre l'Iran, en ajoutant l'acier, le fer l'aluminium et le cuivre aux secteurs visés par des mesures punitives.
agences/oang
L'accord de Vienne sur le nucléaire iranien
Le "Plan d'action global conjoint" (PAGC) que l'Iran a conclu avec le P5+1 - les membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine) et l'Allemagne - le 14 juillet 2015 à Vienne après 12 ans de négociations a pour but de garantir le caractère exclusivement pacifique des activités nucléaires iraniennes.
Le texte limite notamment le nombre de ses centrifugeuses nécessaires à l'enrichissement d'uranium, le stock d'uranium dont il peut disposer et son degré d'enrichissement.
L'accord permet par ailleurs l'inspection permanente des sites d'enrichissement de Fordow et de Natanz, par exemple à l'aide de caméras de surveillance.
Accès aux sites pour l'AIEA
Un "protocole additionnel" autorise en outre l’Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à accéder à des sites, y compris militaires, qui ne font pas partie des installations nucléaires déclarées si elle soupçonne l'existence d'activités liées au cycle du combustible nucléaire.
L'AIEA, qui estime que l'accord de Vienne a instauré le mécanisme de vérification "le plus solide au monde", a constaté que Téhéran respectait jusqu'ici ses engagements.