Dans un décret visant les abus sexuels commis contre des enfants ou des adultes, le chef de l'Eglise catholique oblige prêtres, religieux et religieuses à signaler à l'Eglise tout soupçon d'agression sexuelle ou d'harcèlement. Ils doivent aussi dénoncer toute couverture de tels faits par leur hiérarchie. Le pape contraint également chaque diocèse à se doter d'un système de signalement simple et accessible.
Possibilité de signalements rétroactifs
Intitulé "Vos Estis Lux Mundi" (Vous êtes la Lumière du monde), ce document en 19 articles fixe des échéances pour les investigations locales ainsi que pour la réponse du Vatican. Il permet aussi des "signalements rétroactifs" et demande aux évêques qui se retrouveraient en situation de conflit d'intérêt de se récuser des enquêtes.
Le souverain pontife a néanmoins souhaité que le secret de la confession demeure absolu, ce qui exclut donc une dénonciation de faits rapportés par un fidèle dans le confessionnal.
Pas de signalement aux autorités civiles
Par ailleurs, la législation de l'Eglise ne comporte toujours aucune obligation de signalement aux autorités judiciaires du pays, sauf si les lois du pays rendent cela obligatoire. En Italie par exemple, le clergé n'a aucune obligation de dénoncer des abus sexuels à la justice.
Le décret fait suite à la conférence sur les abus sexuels perpétrés sur des mineurs par des membres du clergé qui s'est tenue en février dernier au Vatican et au terme de laquelle le pape a appelé à une "bataille totale" contre un crime qu'il a qualifié d'abominable.
agences/oang