Le sommet qui se tenait en Extrême-Orient russe à Khabarovsk, à
6000 kilomètres à vol d'oiseau de Moscou, était censé mettre un peu
de baume au coeur après les tensions liées à la guerre en Géorgie
en août 2008 et la crise gazière de janvier.
La commissaire européenne aux Relations extérieures Benita
Ferrero-Waldner a reconnu que les relations UE-Russie avaient pâti
de ces contentieux. «Il y a eu effectivement une passe difficile
dans nos relations», a-t-elle dit à Reuters, ajoutant que ces
relations étaient désormais meilleures.
Pas d'avancée
Malgré les assauts de compliments sur la beauté de Khabarovsk,
baigné par le fleuve Amour, chacun a campé sur ses positions. Sur
l'énergie, sujet ultrasensible, le président russe Dmitri Medvedev
n'a pas exclu une nouvelle guerre du gaz russo-ukrainienne et
décliné toute responsabilité de Moscou.
«Nous avons des doutes sur les capacités de paiement de l'Ukraine»
pour ses achats de gaz russe, a-t-il lancé. Ce type de contentieux
financiers a déjà conduit à plusieurs crises aux lourdes
répercussions pour l'Europe, privée pendant deux semaines en
janvier du gaz russe qui transite par l'Ukraine. »Nous sommes prêts
à aider l'Etat ukrainien mais nous aimerions que l'UE assure une
partie significative de ce travail», a ajouté le maître du
Kremlin.
Crise du gaz à éviter
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a
demandé à la Russie et à l'Ukraine de faire tout ce qu'elles
peuvent pour éviter une nouvelle crise l'année prochaine. «Les
consommateurs européens, qui ne sont pas responsables de ces
problèmes, souffrent de leurs conséquences néfastes», a-t-il
dit.
Concernant les moyens de garantir la sécurité énergétique, José
Manuel Barroso a insisté pour que les nouvelles mesures à prendre
reposent sur la Charte de l'Energie, dont Moscou ne veut pas
entendre parler. Le traité sur la Charte, signé depuis 1994 par 49
pays mais jamais ratifié par la Russie, vise à améliorer la
sécurité des approvisionnements énergétiques et à optimiser la
production, le transport et la distribution de l'énergie.
ats/cab
La question géorgienne
La Géorgie et l'accès des observateurs internationaux aux deux républiques séparatistes reconnues par Moscou après une courte guerre en août 2008 constituent une autre pomme de discorde incontournable.
Les Européens souhaitent que leurs observateurs en Géorgie aient accès à l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud.
La Russie botte en touche en rétorquant qu'il s'agit désormais de deux Etats indépendants.
Moscou ne cache pas par ailleurs son irritation face au soutien accordé par les Européens au président géorgien Mikheïl Saakachvili.
«Les manifestations de l'opposition ont montré à quel point (les Géorgiens) ne supportent plus sa politique», a lancé avant le sommet le conseiller diplomatique du Kremlin Sergueï Prikhodko.