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Monsanto accusé d'avoir secrètement fiché des personnalités en France

Les jurés ont estimé que le plaignant avait su démontrer que le Roundup était "un facteur substantiel" de son cancer. [AP/Keystone - Haven Daley]
Des scientifiques, des politiques ou des journalistes sous l'étroite surveillance de Monsanto / La Matinale / 1 min. / le 10 mai 2019
Journalistes, politiques et scientifiques: le groupe américain Monsanto aurait secrètement fiché "des centaines de personnalités" en France en fonction de leur position sur les pesticides, révèle une enquête de France 2.

La chaîne de télévision affirme avoir reçu des fichiers informatiques "confidentiels" portant la signature d'agences de communication travaillant pour le groupe Monsanto, filiale depuis l'an dernier du géant allemand de la chimie Bayer.

Dans un premier document datant de 2016, une cartographie portant le logo de Monsanto et du géant français de la publicité Publicis classe les principaux acteurs du débat sur les pesticides en France en fonction de leur degré d'influence, affirme l'enquête.

Selon le PDG de Publicis Consultants, ces informations ont été récoltées "uniquement sur la base de données publiques", rapporte France 2.

Plan d'action personnalisé

Mais une deuxième agence de communication, Fleishman Hillard , aurait elle utilisé en 2016 un autre fichier", rassemblant notamment les adresses privées ou encore les numéros de téléphone sur liste rouge de 200 personnalités.

Ces dernières ont été "évaluées sur plusieurs thématiques, des OGM aux pesticides avec des notes de 0 à 5 en fonction de la crédibilité, l'influence et le degré de soutien à Monsanto", affirme le reportage.

Dans un autre document, un tableau cible 74 "cibles prioritaires" divisées en quatre groupes: les "alliés", les "potentiels alliés à recruter", les personnalités "à éduquer" et celles "à surveiller". Sur la base de cette liste, un plan d'action personnalisé est alors établi avec les loisirs de ces cibles.

"Stratégie de démolition"

"C'est une découverte très importante car ça prouve qu'il y a des stratégies objectives de démolition de voix fortes", a commenté dans le reportage de France 2 l'ancienne ministre de l'Environnement Ségolène Royal, alors classée comme personne "à surveiller".

Contactée par l'afp, l'agence Fleishman Hillard représentant Monsanto en France n'a pas réagi.

ats/jvia

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"Cancérigène probable"

Désherbant le plus utilisé au monde, le glyphosate est classé "cancérigène probable" depuis 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il est commercialisé sous diverses marques, la plus connue étant le Roundup de Monsanto.