"Nous annonçons aujourd'hui avec une tristesse indicible et le
coeur lourd que notre leader incomparable, le commandant suprême
des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), a atteint le
martyre en combattant contre l'opération militaire du gouvernement
sri-lankais", a déclaré dans ce texte le responsable des Tigres
pour les relations internationales, Selvarasa Pathmanathan.
C'est la première fois que les LTTE admettent officiellement que
leur chef a été tué il y a une semaine par l'armée sri-lankaise.
Vendredi, le site internet pro-rebelles Tamilnet affirmait encore
que le leader séparatiste était toujours vivant.
Dernier voeu
Le communiqué précise que Velupillai Prabhakaran, 54 ans, est
mort le 17 mai et que son "dernier voeu" a été "que la lutte
continue jusqu'à ce que nous atteignions la liberté pour son
peuple".
Alors que ce propos semble indiquer que les Tigres tamouls
comptent poursuivre leur lutte, le gouvernement du président
nationaliste Mahinda Rajapakse a affirmé que la direction des LTTE
avait été entièrement décapitée.
L'armée a de son côté annoncé qu'elle avait tué le chef rebelle le
lundi 18 mai au moment où il cherchait à échapper à l'assaut final
des militaires contre le dernier réduit des indépendantistes
tamouls. Son corps a été officiellement identifié mardi puis
incinéré, et ses cendres ont été jetées dans l'Océan indien, a
affirmé le commandant de l'armée, le général Sarath Fonseka.
afp/cab
Le résultat de l'offensive finale
Les forces armées avaient lancé il y a quatre mois une offensive générale pour mettre fin à la rébellion des LTTE qui avaient établi un Etat de facto dans le nord et le nord-est de l'île.
Des milliers de civils -plus de 7000 selon l'ONU- ont été tués au cours de cette offensive et plus de 300'000 personnes ont fui les zones de combat.
Elles vivent dans des conditions extrêmement précaires dans des camps de réfugiés où s'est rendu samedi le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avant de réclamer "un accès immédiat et sans entraves" des Nations unies à ces camps.
L'armée sri-lankaise avait proclamé lundi sa victoire sur la rébellion des Tigres tamouls et la fin d'une guerre de 37 ans, qui a fait entre 80'000 et 100'000 morts.
Dans ce pays de 20 millions d'habitants, la minorité tamoule hindouiste représente 12,5% de la population face à la majorité cinghalaise bouddhiste (74%) qui détient le pouvoir central.