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Pakistan: le nombre de civils en fuite augmente

Des orphelins, qui ont dû fuir la vallée de Swat, entrent dans une classe.
Des orphelins, qui ont dû fuir la vallée de Swat, entrent dans une classe.
Le nombre de civils fuyant l'offensive contre les talibans au nord-ouest du Pakistan a subi une forte hausse depuis vendredi, pour s'élever à 2,4 millions, a annoncé l'ONU lundi. Il faudra encore sept à 10 jours à l'armée pour reprendre Mingora, une étape clé.

Ils seraient près de 700'000 civils supplémentaires à fuir
l'offensive lancée dans la vallée de Swat. En effet, vendredi, le
HCR ne parlait que de 1,7 millions de déplacés depuis le 2
mai.



"Pour le seul nouveau flux enregistré depuis le 2 mai en
provenance des districts de Lower Dir, Buner et Swat (...), 2,38
millions de personnes ont été déplacées", a déclaré Ariane Rummery,
porte-parole pour le Pakistan du Haut commissariat de l'ONU pour
les réfugiés (HCR), citant les chiffres fournis par le gouvernement
de la Province de la Frontière du Nord-Ouest (NWFP).

Mingora vidée de ses habitants

L'armée a estimé lundi qu'il lui faudra encore sept à 10 jours
pour reprendre aux talibans Mingora, chef-lieu du district de Swat
et étape cruciale dans son offensive lancée il y a un mois contre
les combattants liés à Al-Qaïda. Mingora est d'ordinaire peuplée de
quelque 300'000 personnes mais la ville a été vidée de la presque
totalité de ses habitants ces deux dernières semaines, selon
l'armée.



La reprise de Mingora "est un peu lente parce que nous voulons
éviter les pertes civiles et la destructions des propriétés", a
affirmé le général Athar Abbas, porte-parole de l'armée. De
nombreux résidents qui ont réussi à fuir la zone avaient, ces jours
derniers, affirmé que l'artillerie et l'aviation de l'armée
pilonnaient depuis deux semaines des quartiers de Mingora, tuant de
nombreux civils comme partout dans la vallée, mais aussi que les
talibans s'en servaient comme boucliers humains.

Informations invérifiables

L'armée assure avoir tué plus de 1100 talibans depuis le début
de l'offensive dans les districts de Lower Dir, Buner puis Swat, et
n'avoir perdu que 66 hommes. Mais elle n'évoque jamais aucune perte
civile, se contentant de dire qu'elle fait tout pour les minimiser
mais qu'elles sont parfois «inévitables». Aucune des informations
livrées par les militaires n'est vérifiable, les zones de combats
étant hermétiquement scellées.



L'armée a lancé une vaste offensive le 26 avril pour "nettoyer" la
vallée de Swat et ses environs, autrefois le site le plus
touristique du pays, des talibans qui s'en sont progressivement
emparés depuis deux ans.



ats/bri

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Crise humanitaire

L'ONU et le gouvernement estiment que 15 à 20% de ces déplacés sont abrités dans des camps installés par les autorités et les organisations humanitaires internationales dans les districts voisins des zones de combats, le reste s'étant réfugié dans tout le pays chez des parents ou des proches.

Les déplacés récents viennent s'ajouter à environ 550'000 personnes qui avaient fui les combats depuis un an plus à l'ouest, dans les zones tribales frontalières avec l'Afghanistan, qui sont devenues le bastion des talibans pakistanais et de combattants d'Al-Qaïda.

Depuis plus de deux semaines, l'ONU parle de "crise humanitaire majeure" au Pakistan.