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Le Texas pourrait enfin réaliser le projet d'un TGV américain

Certains élus démocrates veulent promouvoir le train à grande vitesse. Projet en vue dans l'Etat, très conservateur, du Texas.
Certains élus démocrates veulent promouvoir le train à grande vitesse. Projet en vue dans l'Etat, très conservateur, du Texas. / 19h30 / 2 min. / le 14 août 2019
Alors que les Etats-Unis peinent à se convertir au transport ferroviaire, un projet de TGV pourrait voir le jour dans le très conservateur Texas. Plusieurs élus démocrates soutiennent l'idée d'un investissement massif dans les infrastructures.

A Houston, la capitale du pétrole, c'est paradoxalement un train qu'on rêve de faire débouler dans les plaines du Texas. Dans cette Amérique qui se refuse obstinément aux trains à grande vitesse, une entreprise privée, Texas Central Railway, veut réussir là où tout le monde a echoué.

"Il y a plus de 7 millions de personnes à chaque extrémité du trajet, entre Houston et Dallas. C'est une ligne droite, c'est plat, il n'y a pas de montagnes et beaucoup de gens font déjà le trajet régulièrement. C'est l'endroit le plus favorable commercialement pour un TGV aux Etats-Unis", explique Holly Reed, l'une des dirigeantes de la société.

"Aucune chance"

Texas Central compte faire circuler des shinkansen japonais en moins de 90 minutes entre les deux grandes villes texanes. Mais le projet a de sérieux obstacles sur son parcours, dont un juge républicain.

"Il n'y a aucune chance qu'ils construisent ce projet sans argent public. L'autre problème, c'est la rentabilité. Si vous regardez leurs prévisions sur le prix des billets et le nombre de passagers, il n'y a aucune chance qu'ils respectent le budget prévu", affirme Joe Fauth, juge du comté de Grimes.

Jusqu'ici, seul le tronçon Boston-Washington mérite le terme de grande vitesse aux USA. Sous Barack Obama, le gouverneur républicain du Wisconsin a refusé l'argent fédéral pour une ligne de TGV. Tout comme le gouverneur, républicain lui aussi, de Floride.

En Californie, c'est le coût incontrôlable de 77 milliards de dollars qui a étouffé le projet. A la satisfaction du président Donald Trump. "La différence fondamentale avec le projet californien, c'est l'approche économique. En Californie, c'est un projet piloté par l'Etat. Au Texas, ce n'est pas un projet public, mais il est emmené par des entrepreneurs, des investisseurs, par le secteur privé, ça change tout", estime Holly Reed.

Halte en campagne

Le projet de Texas Central doit surmonter des recours en justice dans les comtés ruraux. Il prévoit en effet une halte intermédiaire au nord de Houston, à une vingtaine de minutes de voiture de deux villes universitaires, en pleine campagne.

"Nous sommes très indépendants. On ne vit pas comme des abeilles serrées dans une ruche. Ici, les maisons sont très dispersées. Et dans ce type de communauté, un moyen de transport centralisé, ça ne marche pas", clame le juge Joe Fauth.

Il faudra beaucoup de chance et d'argent avant que les vaches texanes ne regardent passer les trains à grande vitesse. Texas Central Railway espère un début des travaux cette année. On saura d'ici là si le shinkansen texan est destiné à rester à l'état de maquette.

Philippe Revaz/gma

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