En fin d'après-midi, 70 autres migrants ont été récupérés par la police au large de l'île italienne de Lampedusa, selon les médias, tandis que des dizaines d'autres étaient portés disparus après un naufrage ayant fait trois morts et seize survivants au large de la Tunisie.
Les 36 migrants secourus jeudi matin par un patrouilleur de la marine italienne en opération au large de la Libye sont arrivés à la mi-journée dans le port militaire d'Augusta, dans l'est de la Sicile. La France, Malte, le Luxembourg et l'Allemagne ont accepté d'en accueillir une partie.
Egalement à la mi-journée, 30 autres migrants secourus jeudi soir par le navire humanitaire Mare Jonio ont débarqué à Lampedusa. Le navire, affrété par Mediterranea, un collectif d'organisations de gauche et d'extrême gauche, s'est approché de l'île et a été abordé par deux vedettes de la police, qui l'ont escorté jusqu'au port.
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Navire placé sous séquestre
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'ouverture d'une enquête pour aide à l'immigration clandestine et le placement sous séquestre du navire, exactement comme lors d'un précédent sauvetage mené par le Mare Jonio en mars.
La justice italienne avait levé la mise sous séquestre au bout d'une semaine et le navire avait pu repartir. Il a cependant été jugé inapte aux sauvetages lors d'un contrôle mené par les garde-côtes italiens fin avril.
"Il n'y a eu aucune irrégularité", a assuré Mediterranea sur les réseaux sociaux. "Le placement sous séquestre est une tentative pour nous stopper. Mais pour nous l'important est que les personnes soient saines et sauves".
Une amende de 3500 à 5500 euros par migrant
En fin d'après-midi, Matteo Salvini – élu du parti d'extrême droite Ligue du Nord – a présenté un projet de décret-loi qui donnerait au ministre de l'Intérieur le pouvoir d'interdire les eaux territoriales italiennes à un navire pour raisons d'ordre public.
Le texte, qui n'a pas encore été validé en conseil des ministres, prévoit aussi une amende de 3500 à 5500 euros par migrant arrivé en Italie pour tout navire de secours n'ayant pas respecté les consignes des garde-côtes compétents dans la zone où il serait intervenu.
afp/sjaq
Ramener les migrants en Libye serait illégal
Les ONG estiment qu'il serait illégal de remettre les migrants secourus aux Libyens dans la mesure où leur sécurité n'est pas garantie.
En 2012, la Cour européenne des droits de l'Homme avait condamné l'Italie parce qu'un navire militaire italien avait ramené des migrants en Libye en 2009, avant même que le pays soit en proie au chaos après la chute du dictateur Mouammar Kadhafi fin 2011.