En Malaisie, les Penan résistent face aux compagnies forestières, alors que 80% de leur région, le Sarawak, a déjà été rasé. Au commerce du bois tropical s’ajoute celui de l’huile de palme.
Les forêts primaires de Bornéo, riches d’une biodiversité unique au monde, sont remplacées par des plantations de palmiers à huile. A la tête de ce commerce figurent des multinationales de l'agroalimentaire comme Nestlé, Unilever ou Ferrero.
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Des formulaires difficiles à remplir
Dans leur combat précaire pour la survie de leur habitat, les nomades sont aidés par Batiste Laville, un élu jurassien responsables des programmes pour le Bruno Manser Fonds. Les Penan souhaitent notamment porter plainte contre les compagnies forestières auprès de la justice malaisienne. Or ils n’ont pas de papiers d’identité.
"Pour ces nomades, les formulaires étatiques ne sont vraiment pas aisés à remplir, explique Batiste Laville dimanche dans Mise au Point. Nous les aidons dans leurs démarches administratives, car au travers de cette identité, ils pourraient valider le fait qu’ils habitent ici."
Un recul des bulldozers
Des milliers de Penan vivent encore sur ces terres. Une vie ancestrale où la chasse s’effectue encore à l'aide de sarbacanes et de flèches empoisonnées. Mais les sorties dans la forêt sont aujourd’hui pour les Penan l’occasion de découvrir des bulldozers qui rasent leur héritage.
Depuis les années 90, le Bruno Manser Fonds soutient les Penan et les appuie dans leur combat pour la préservation de leur territoire et la délimitation de leurs frontières. Une lutte de longue haleine qui porte ses fruits: la construction d’une maison-barrage au milieu d’une route forestière vient de faire reculer les bulldozers.
François Roulet/boi