"Je veux insister sur les engagements pris par les Etats-Unis
-et qu'ils ont l'intention de toujours honorer- pour défendre la
Corée du Sud et le Japon", a déclaré Hillary Clinton devant la
presse. "Cela fait partie de notre engagement dans le cadre de
notre alliance, que nous prenons très au sérieux", a-t-elle
insisté.
Une "déclaration de guerre"
La Corée du Nord
Pyongyang avait prévenu dernièrement qu'une éventuelle
participation de Séoul à l'Initiative de sécurité
anti-prolifération (PSI) serait considérée comme une déclaration de
guerre. Séoul, qui avait un statut d'observateur à la PSI, a
annoncé mardi sa décision d'en devenir membre à part entière, après
que la Corée du Nord a procédé à un nouvel essai nucléaire et au
lancement de plusieurs missiles.
La Corée du Nord a affirmé n'être plus liée par l'armistice de
1953 ayant mis fin à la guerre de Corée, selon l'agence
nord-coréenne KCNA. La Corée du Nord a également averti qu'elle ne
garantissait pas la sécurité des navires sur sa côte ouest, selon
un communiqué militaire cité par l'agence officielle
nord-coréenne.
"Tout acte hostile envers notre république, notamment le fait de
stopper ou de perquisitionner nos navires, donnera lieu à une
réponse militaire forte et immédiate", a prévenu l'armée
nord-coréenne dans son communiqué. "Notre armée ne sera plus liée
par l'accord d'armistice dans la mesure où les Etats-Unis ont fait
entrer les pantins (la Corée du Sud, ndlr) au sein de la PSI", a
ajouté le communiqué.
Centrale nucléaire réactivée?
Des satellites-espions américains ont détecté des signes
indiquant que la Corée du Nord a relancé l'activité de sa centrale
nucléaire, rapporte un quotidien sud-coréen, mercredi. Le quotidien
à grand tirage Chosun Ilbo, favorable à Pyongyang, précise que les
satellites américains ont détecté de la vapeur.
La Corée du Nord avait annoncé qu'elle avait relancé le
retraitement de combustible nucléaire pour extraire du plutonium
fissile à capacité militaire dans sa centrale de Yongbyon.
Par ailleurs, Pyongyang, qui avait déjà testé trois missiles
lundi, parallèlement à son essai nucléaire, et deux autres mardi, a
procédé mercredi au lancement d'un sixième missile, selon l'agence
de presse sud-coréenne Yonhap. Le missile de courte portée a été
lancé dans la mer Jaune.
De plus en plus isolée
La PSI, à laquelle 90 pays ont
adhéré et qui prévoit des manoeuvres militaires, autorise
l'arraisonnement en haute mer de navires soupçonnés de transporter
du matériel nucléaire et d'autres armes de destruction massive. En
l'absence d'un traité de paix à l'issue de l'armistice de 1953
ayant mis fin à la guerre de Corée (1950-53), les deux Corées sont
toujours officiellement en état de guerre.
"Les menaces ne donneront pas à la Corée du Nord l'attention
qu'elle souhaite. Leurs actes continuent de renforcer davantage
leur propre isolement", a déclaré mercredi à la presse le
porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs.
"C'est la cinquième fois en 15 ans qu'ils essaient d'invalider
l'armistice ayant mis fin à la guerre de Corée", a-t-il ajouté,
estimant que la Corée du Nord devrait plutôt consacrer ses efforts
à "tenir ses promesses" concernant sa dénucléarisation. Il a
cependant admis que les Etats-Unis étaient "inquiets" à propos des
dernières déclarations du régime communiste.
Robert Gibbs a averti la Corée du Nord qu'elle était de "plus en
plus loin" de ses engagements concernant les négociations à Six
(deux Corées, Etats-Unis, Chine, Japon, Russie) sur son programme
nucléaire. Nous (les Etats-Unis et leurs alliés) faisons "tout ce
que nous pouvons" pour assurer que le régime communiste ne diffuse
pas son savoir-faire en matière nucléaire, a-t-il par ailleurs
assuré.
afp/ap/sbo
L'ONU prépare de nouvelles sanctions; Pyongyang n'a pas peur
Le Conseil prépare une résolution devant comporter de nouvelles sanctions à l'égard du régime communiste de Pyongyang, a déclaré son président, le Russe Vitaly Tchourkine.
A New York, des diplomates ont affirmé que le Conseil de sécurité avait néanmoins besoin "d'un peu de temps" pour mettre au point les termes d'une résolution.
"J'espère sincèrement que le Conseil de sécurité sera capable de prendre les mesures nécessaires correspondant à la gravité de la situation", a déclaré à Helsinki le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
Mardi, les Etats-Unis ont particulièrement haussé le ton. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton, a appelé son homologue russe Sergueï Lavrov pour lui demander une réponde "rapide et unifiée" de la communauté internationale à la Corée du Nord.
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates participera samedi à Singapour à une réunion avec ses homologues japonais et sud-coréen. Le président Barack Obama s'est félicité lui de la décision de la Corée du Sud de devenir membre de l'Initiative de Sécurité contre la prolifération.
Réunis à Hanoï, les chefs de la diplomatie d'UE et d'Asie ont appelé la Corée du Nord à "ne mener aucun essai nucléaire supplémentaire et à respecter pleinement les résolutions et décisions du Conseil de sécurité des Nations unies".
Un journal favorable à Pyongyang, le Chosun Sibo, a répondu que des sanctions contre la Corée du Nord ne feront qu'attiser les tensions. La Corée du Nord "ne changera jamais de cap", a affirmé le Chosun Sibo.