La résolution adoptée vendredi condamne dans les "termes les
plus fermes" l'essai nucléaire du 25 mai, mené en "violation et
mépris flagrants" d'une précédente résolution de 2006, adoptée
après un premier essai nucléaire cette année-là. C'est une réponse
forte et unie au comportement "inacceptable" du régime de
Pyongyang, a précisé la représentante américaine aux Nations unies,
Rosemary DiCarlo.
Russie et Chine condamnent aussi
La Russie et surtout la Chine, habituellement les seuls
défenseurs de la Corée du Nord, se sont jointes cette fois aux
autres membres du Conseil de sécurité pour adopter cette
résolution. L'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a
d'ailleurs salué cette position "sans précédent" du groupe.
La résolution 1874 élargit l'embargo sur les armes à destination
de la Corée du Nord et permet l'inspection, en haute mer et dans
les ports, des navires soupçonnés de transporter des armes
interdites ou du matériel nucléaire.
Le recours à la force pour contraindre les équipages à se plier à
ces inspections n'est toutefois pas autorisé. Susan Rice a déclaré
que les autorités américaines demanderaient l'autorisation
d'inspecter les navires suspects. Ces derniers seraient dirigés
vers un port voisin s'il est impossible de monter à bord en
mer.
"Le message de cette résolution est clair: le comportement de la
Corée du Nord est inacceptable pour la communauté internationale,
qui est déterminée à répondre. La Corée du Nord doit revenir sans
condition à un processus de dialogue pacifique", a déclaré la
représentante aux Nations unies Rosemary DiCarlo.
Reprise des pourparlers
La résolution appelle à la reprise des pourparlers à six sur le
démantèlement du programme nucléaire nord-coréen. L'essai nucléaire
nord-coréen du 25 mai, a souligné l'ambassadeur chinois à l'ONU
Zhang Yesui, a affecté la sécurité régionale. La résolution montre
la "ferme opposition" de la communauté internationale, a-t-il
souligné.
ap/mej
Paris et Washington se méfient
La Corée du Nord a de son côté réaffirmé lundi que le régime communiste considérerait toute sanction comme une "déclaration de guerre", appelant des "mesures de légitime défense".
La France a en retour appelé Pyongyang "à s'abstenir de nouvelles provocations qui ne feraient qu'attiser les tensions dans la région".
Paris lui "demande de respecter ses engagements passés, d'autoriser le retour des inspecteurs de l'AIEA (Agence internationale à l'énergie atomique, ndlr), de cesser les activités sur le site de Yongbyon et de reprendre les pourparlers à six en vue d'une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible de la péninsule coréenne, objectif auquel la Corée du Nord a souscrit à de nombreuses reprises".
De son côté, Washington a dit qu'il ne serait pas surprenant que la Corée du Nord réponde aux nouvelles sanctions des Nations unies par de nouveaux actes de "provocation", comme un troisième essai nucléaire.
"Etant donné le passé et la propension de la Corée du Nord aux agissements irresponsables et dangereux, il ne serait pas surprenant qu'elle réagisse à ce régime de sanctions très dures d'une manière qui constituerait un nouvel acte de provocation et de déstabilisation", a dit devant la presse l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice.