Des photos montrent un soldat américain qui semble violer une
prisonnière et d'autres un traducteur violant un détenu, selon le
journal. Certains clichés montreraient des abus sexuels perpétrés
sur des prisonniers avec des objets ou une prisonnière dont les
vêtements sont retirés de force, exposant ses seins.
Publication inutile
Le Daily Telegraph indique avoir pu confirmer la nature de ces
photographies auprès du général Antonio Taguba, qui avait été
chargé de l'enquête sur les sévices à Abou Ghraïb par les autorités
américaines. Le Pentagone a aussitôt démenti que les photos
montraient des scènes de viols.
Interrogé par le journal, le général Taguba a déclaré qu'il
soutenait la décision du président Obama de ne pas permettre la
publication des photos.
"Ces images montrent des tortures, des abus, et toutes sortes
d'actes indécents. Je ne suis pas sûr que leur publication
servirait à quelque chose, autrement que dans un cadre juridique,
et la conséquence serait de mettre en péril nos troupes quand nous
en avons le plus besoin, ou les troupes britanniques qui essaient
de construire la paix en Afghanistan", a-t-il déclaré. "La simple
description de ces images est assez horrible, croyez-moi", a-t-il
ajouté.
Démenti virulent
Le porte-parole de Barack Obama a vertement critiqué jeudi la
presse britannique. Il a démenti, comme celle-ci l'affirme, que les
photos de sévices pratiqués par des soldats américains sur des
détenus à la prison d'Abou Ghraïb, en Irak, montrent des scènes de
viols.
Réitérant un démenti apporté par le Pentagone, Robert Gibbs a
déclaré qu'il faisait confiance aux médias britanniques pour les
résultats de football, mais guère plus. "Aucune des photographies
en question ne dépeint les scènes décrites dans cet article", a
assuré Robert Gibbs.
afp/sbo
Le veto de Barack Obama
Le président Obama s'est opposé à la mi-mai à la publication de nombreuses photos montrant des sévices qui auraient été pratiqués par des soldats américains dans des prisons en Irak ou en Afghanistan sous la présidence Bush, alors que l'administration américaine avait laissé entendre précédemment être favorable à la publication de ces photos.
Cette décision avait été prise par le président Obama pour éviter de d'"enflammer les zones de combat et de mettre en danger les forces américaines" en Irak et en Afghanistan, avait expliqué un porte-parole, alors que la nature des photographies n'était pas encore connue.
La publication en 2004 de photos montrant des soldats humiliant des prisonniers à Abou Ghraib avaient fait le tour du monde, provoquant l'indignation contre les méthodes employées par l'armée américaine.