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Avion disparu: la piste se précise

Il est très difficile de repérer des débris.
L'état-major français juge "très sérieuse" la piste de l'armée brésilienne.
Le Brésil a affirmé mardi soir n'avoir "aucun doute" que les débris retrouvés par son armée de l'air dans l'Atlantique étaient ceux de l'Airbus d'Air France qui a disparu depuis lundi. L'état-major français juge quant à lui la piste "très sérieuse". Un Vaudois figure parmi les victimes.

De "petits débris" d'un avion, dont un siège, ont été retrouvés
dans l'Atlantique, à 650 km au nord-est de l'archipel brésilien de
Fernando de Noronha. Le ministre brésilien de la Défense, Nelson
Jobim, a assuré n'avoir "aucun doute" que les débris étaient ceux
de l'avion disparu.



"Ce qu'ils ont trouvé semble être une piste très sérieuse", a
quant à lui déclaré le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, de
l'état-major français, précisant qu'un avion participant aux
recherches avait été dérouté vers la zone où les débris ont été
découverts.



L'Airbus comptait, en plus de ses 12 membres d'équipage français,
216 passagers, dont 61 Français, 58 Brésiliens et 26 Allemands. Des
ressortissants de 27 autres pays se trouvaient aussi sur la liste
des passagers. Parmi eux, on compte six Suisses. L'un d'eux est un
homme résidant dans le canton de Vaud, selon la TSR. Cette
information a été confirmée par la police cantonale vaudoise.

"Rien d'autre à faire que pleurer"

Les autorités françaises et brésiliennes ont pris acte de
l'impossibilité de retrouver des survivants. On "ne peut rien faire
d'autre que de pleurer amèrement et de soutenir les familles", a
déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva.



Cependant, les familles des disparus "ont toutes encore un espoir"
que des survivants soient retrouvés, a déclaré Guillaume Denoix de
Saint-Marc, porte-parole d'une association de victimes.



Plusieurs appareils sont mobilisés par le Brésil, la France et
d'autres pays pour tenter de repérer dans l'océan l'épave de
l'Airbus assurant le vol AF 447 Rio-Paris disparu dans la nuit de
dimanche à lundi. La zone de la chute de l'avion -située à un
millier de km des côtes du Brésil et 2000 km des côtes
sénégalaises- avait été délimitée grâce aux derniers messages
techniques émis par l'appareil.



Trois navires marchands présents dans le secteur ont été déroutés
afin de participer aux recherches. Le navire de recherche et
d'exploration sous-marine "Pourquoi pas", équipé de deux robots
sous-marins, va également rejoindre les lieux, selon le ministère
français des Transports.



Des débris avaient déjà été repérés en surface de l'océan
Atlantique dans la zone où pourrait avoir disparu l'avion. Ces
restes ont été découverts par l'équipage d'un avion de ligne de la
compagnie brésilienne TAM alors qu'il se trouvait dans l'espace
aérien du Sénégal.

Beaucoup d'orages

Le capitaine de vaisseau
Christophe Prazuck, porte-parole de l'état-major des armées, a
souligné à APTN que la découverte des débris de l'appareil, qui
pourraient "être étalés sur une superficie assez grande", devrait
permettre de déterminer "la position à laquelle l'avion a touché la
mer, et donc la position à partir de laquelle on peut rechercher
des débris plus importants, voire des boîtes noires sous
l'eau".



La zone de recherche surplombe la dorsale médio-atlantique, une
chaîne de montagnes équivalente à la Cordillère des Andes. "La
recherche ultérieure d'éléments qui seraient posés au fond de
l'océan sera très difficile car le relief sous-marin est très
abrupt, et il est surplombé par 4000 mètres de fond", a précisé le
porte-parole.



"Les conditions météo sont assez mauvaises, on est dans la zone
inter-tropicale de convergence. Il y a beaucoup de grains, beaucoup
d'orages, le plafond est parfois limité à 250 mètres, ce qui
conduit les avions à voler très bas au-dessus de l'eau". "La course
contre la montre est engagée" car les deux boîtes noires "émettent
pendant 30 jours", a pour sa part souligné sur RTL Jean-Louis
Borloo, en charge des Transports.

Cause mystérieuse

Sans accès à l'épave et aux boîtes noires de l'A330, qui
émettent un signal permettant de les localiser jusqu'à 6000 mètres
de profondeur, les causes de l'accident restaient mystérieuses. Les
responsables français ont appelé à la prudence face aux premières
explications avancées, notamment sur la possibilité que l'avion ait
été touché par la foudre dans une zone dangereuse où se rencontrent
des masses d'air des deux hémisphères, appelée "pot au noir".



Le dépouillement des données envoyées automatiquement par l'Airbus
a fait apparaître une "succession d'une dizaine de messages
techniques", signifiant que "plusieurs équipements" étaient l'objet
de pannes, selon Air France.



"Aucune hypothèse" n'est "pour l'heure privilégiée", a rappelé le
Premier ministre français, François Fillon, devant le Parlement.
Jean-Louis Borloo a de son côté déclaré qu'il fallait "vraiment une
succession d'événements extraordinaires pour expliquer" cette
disparition. Pour le ministre français Hervé Morin, il n'y a "aucun
élément qui permet de corroborer" que le terrorisme "soit la cause
de l'accident".

Condoléances du pape

Les députés français ont observé une
minute de silence "à la mémoire des disparus de la catastrophe de
l'Airbus A330 d'Air France". Une cérémonie religieuse oecuménique
sera elle organisée mercredi à 16h en la cathédrale Notre-Dame de
Paris. Le président Nicolas Sarkozy y assistera. La Grande mosquée
de Paris organisera mercredi à 14h "une prière rituelle dite de
'l'absent'".



Nicolas Sarkozy recevra les familles des victimes du vol Air
France Rio-Paris lundi prochain, vraisemblablement au palais de
l'Elysée, afin de les tenir au courant des avancées de
l'enquête.



De son côté, le pape Benoît XVI a exprimé dans un télégramme sa
"proximité spirituelle" aux personnes qui ont été "durement
éprouvées" par l'accident. Il a aussi invoqué "la miséricorde
divine" pour les victimes de la catastrophe.



Si le pire se confirmait, il s'agirait de la plus importante
catastrophe aérienne mondiale depuis 2001, lorsque un A300-600
d'American Airlines s'était écrasé, après son décollage de
l'aéroport JFK de New York, sur un quartier résidentiel du Queens
(265 morts, dont 260 à bord).



agences/cer

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Premier vol de l'A380 depuis l'Europe, dans la tristesse

Le plus grand avion de ligne du monde, l'A380, a démarré mardi sa première liaison commerciale au départ de l'Europe continentale, en décollant de Paris vers 13h05 pour rallier Singapour. L'événement a été terni par la disparition du long-courrier d'Air France.

Le porte-parole de Singapore Airlines, la compagnie opérant ce vol, a appelé à observer une minute de silence en mémoire des victimes. La plupart des officiels français conviés à la cérémonie ont annulé leur présence.

Singapore Airlines va désormais assurer une liaison quotidienne Paris-Singapour aller-retour. Si le gros porteur d'Airbus peut transporter jusqu'à 853 passagers, Singapore Airlines a pris le parti de l'espace et du luxe avec seulement 471 sièges.

La Suisse présente ses condoléances

Le ministre des Transports Moritz Leuenberger a présenté mardi ses condoléances à ses homologues français et brésilien, ainsi qu'aux familles des 228 personnes qui se trouvaient à bord de l'Airbus.

Moritz Leuenberger a transmis une lettre de condoléances à ses homologues brésilien, Alfredo Pereira do Nascimento, et français, Jean-Louis Borloo. Le conseiller fédéral a également fait part de "sa consternation" à la suite de la catastrophe de l'avion d'Air France qui devait relier Rio à Paris.

Il exprime également aux familles des victimes le soutien du gouvernement suisse et "les sentiments de sympathie du peuple suisse", selon un communiqué de ses services.

Chiara Simoneschi (PDC/TI), présidente du Conseil national, a également exprimé les condoléances du conseil, au début de ses travaux mardi. "De nombreux citoyens de divers pays sont inquiets et vivent un moment de grande douleur. Je tiens à exprimer notre solidarité et notre sympathie aux familles" des victimes du crash, at-elle déclaré.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) s'est dit "très touché" après la catastrophe aérienne de l'Airbus A330 d'Air France.

Sur son site internet dès lundi soir, le DFAE affichait le numéro de téléphone de la centrale d'information qu'il a mise en place pour les personnes qui craignent d'avoir des membres de leur famille parmi les victimes.

Ce numéro est le 031 323 30 99.