Selon une alerte de sécurité postée sur son site, le département d'Etat américain explique avoir donné l'ordre de partir au personnel américain gouvernemental non essentiel de l'ambassade à Bagdad ainsi que du consulat à Erbil. "Les services habituels de visa dans les deux postes sont temporairement suspendus", ajoute l'avis. "Le gouvernement américain a une capacité limitée pour fournir des services d'urgence aux citoyens américains en Irak", précise-t-il.
Le département d'Etat déconseille également aux voyageurs de se rendre en Irak, précisant que "de nombreux groupes terroristes et rebelles sont actifs en Irak et attaquent régulièrement les forces de sécurité irakienne comme les civils". "Des milices confessionnelles anti-américaines peuvent également menacer les citoyens américains et les compagnies occidentales dans tout l'Irak".
Des menaces avancées
Washington avait fermé fin septembre son consulat à Bassorah en invoquant des "menaces" émanant de l'Iran après des manifestations meurtrières dans cette ville du sud de l'Irak. Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait évoqué "des incidents répétés de tirs indirects" et avait aussi incriminé des milices contrôlées par l'Iran.
La semaine dernière, Mike Pompeo a effectué une visite surprise à Bagdad au motif de "questions urgentes à régler". Il a ensuite évoqué des informations indiquant "une escalade des activités de l'Iran". Washington accuse aussi la République islamique de préparer des "attaques" contre les intérêts américains au Moyen-Orient.
"Ni nous, ni eux, ne cherchons la guerre"
La présence militaire américaine a été renforcée dans le Golfe, mais Mike Pompeo réfute toute volonté de guerre avec l'Iran. Lui faisant écho, le guide suprême de la République islamique d'Iran, Ali Khamenei, a affirmé qu'"il n'y aurait pas de guerre" avec les Etats-Unis, selon son site internet, expliquant l'épreuve de force actuelle par une manière de tester la détermination de chacun: "ni nous, ni eux, ne cherchons la guerre, ils savent qu'elle ne serait pas dans leur intérêt".
Le Kremlin s'est de son côté inquiété de la poursuite de "l'escalade des tensions" autour de l'Iran. "Pour l'instant, nous constatons que l'escalade des tensions sur ce thème se poursuit", a déclaré à la presse son porte-parole Dmitri Peskov, accusant les Etats-Unis de "provoquer" l'Iran.
agences/boi
L'Allemagne et les Pays-Bas suspendent leurs formations en Irak
Les armées allemande et néerlandaise ont annoncé avoir suspendu jusqu'à nouvel ordre leurs opérations de formation militaire en Irak en raison des risques dans le pays liés aux tensions avec l'Iran.
"La Bundeswehr a suspendu sa formation", a déclaré le porte-parole du ministère allemand de la Défense en réponse à une question sur l'attitude de l'Allemagne en Irak face aux tensions avec l'Iran dans la région. Il a parlé d'une "vigilance accrue" de l'armée allemande dans le pays, sans exclure que les exercices menés par les instructeurs puissent reprendre "dans les prochains jours" si la situation le permet.
Les Pays-Bas ont annoncé une décision similaire. Le ministère néerlandais de la Défense a parlé de "menaces" pour justifier cette décision.
La Bundeswehr déploie actuellement 160 instructeurs en Irak et les Pays-Bas une cinquantaine.