"Bien sûr, nous avons une relation conflictuelle", déclare la chancelière allemande dans la Süddeutsche Zeitung, ajoutant qu'"il y a des différences de mentalité" entre elle et le président français et des "différences dans (leur) compréhension des rôles".
Les deux dirigeants ont eu plusieurs divergences ces derniers mois, du gel de ventes d'armes à l'Arabie Saoudite décidé par l'Allemagne après la mort du journaliste Jamal Khashoggi, au devenir de l'Union européenne, en passant par le Brexit et les reports accordés au Royaume-Uni.
Progrès et différences politiques
La chancelière souligne toutefois les "énormes progrès" réalisés grâce au couple franco-allemand, notamment en matière de défense. "Nous avons décidé de développer un avion de combat et un char ensemble. (...) C'est un signe de confiance que de compter davantage les uns sur les autres en matière de politique de défense", fait valoir Angela Merkel.
Les deux dirigeants avaient également signé en janvier le traité d'Aix-la-Chapelle sur la coopération et l'intégration franco-allemandes. Les relations se sont-elles détériorées ces derniers mois? "Non, pas du tout", assure la chancelière.
Angela Merkel met aussi l'accent sur les différences politiques entre les deux pays: "Je suis la chancelière d'un gouvernement de coalition et je suis beaucoup plus dépendante du Parlement que le président français, qui n'a pas du tout le droit d'entrer à l'Assemblée nationale", au nom de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif.
"Confrontation féconde", répond Macron
En réponse à ces déclarations, Emmanuel Macron a déclaré mercredi soir ne croire "ni à la confrontation stérile, ni à l'entente stérile" avec Angela Merkel mais à "la confrontation féconde", afin de "bâtir un compromis" au niveau européen.
"Nous devons accepter des désaccords momentanés, de ne pas totalement être d'accord sur tout, pour construire un compromis avec l'Allemagne pour pouvoir avancer", a ajouté le président français au cours d'une conférence de presse à l'Elysée.
afp/boi