Un porte-parole de cette petite compagnie espagnole spécialisée
dans les vols entre l'Amérique latine et l'Espagne confirme que le
commandant du vol 974 d'Air Comet a fait un rapport sur ce qu'il a
vu dans la nuit de dimanche à lundi, dans une zone proche de
l'accident.
Le pilote a transmis son rapport à la direction de sa compagnie,
laquelle a transmis l'information à Air France, Airbus et à la
Direction générale de l'aviation civile espagnole.
L'hypothèse de l'explosion en vol relancée
"Soudain, nous avons observé au loin un éclat fort et intense de
lumière blanche, qui a suivi une trajectoire descendante et
verticale et qui s'est dissipée en six secondes", écrit le pilote
dans son rapport. Le co-pilote ainsi qu'une passagère ont vu la
même chose, précise de son côté El Mundo.
El Mundo estime que "le rapport du pilote met sur la table une des
hypothèses évoquées comme cause de l'accident: l'explosion d'une
bombe à bord de l'avion". Mais, pour le journal, d'autres éléments
indiqueraient plutôt un enchaînement de type "situation upset" où
"le pilote perd le contrôle de l'avion par des pannes dans les
équipement de navigation" en raison de "graves turbulences".
"Le Monde" s'interroge
L'A330 volait à une vitesse "erronée", affirme de son côté "Le
Monde" sur son site internet, citant des sources proches de
l'enquête. A cet égard, Airbus devrait publier une recommandation,
validée par le Bureau d'enquêtes et d'analyses français, destinée à
toutes les compagnies utilisant ses biréacteurs A330.
"La première chose que l'on doit faire quand on entre dans une
zone de turbulence, c'est de réduire la vitesse pour atténuer les
effets des turbulences" mais "si vous réduisez trop la vitesse,
vous décrochez", a expliqué Jean Serrat, commandant de bord à la
retraite.
En cas d'accident, la publication d'une recommandation est
"quelque chose de normal" pendant le cours de l'enquête mais Airbus
n'a "pas eu d'instruction du BEA" dans ce sens, a également démenti
un porte-parole de l'avionneur.
Comme l'espoir de retrouver les boîtes noires de l'appareil est
très ténu, toutes les pistes abordées demeurent des hypothèses pour
l'heure invérifiables.
Trois Suisses dans l'avion
Par ailleurs, trois Suisses se trouvaient à bord de l'Airbus
A330 d'Air France qui s'est abîmé en mer lundi, a corrigé jeudi le
Département fédéral des affaires étrangères. Dans un premier temps,
celui-ci avait confirmé un bilan de six victimes suisses.
"Une quatrième personne, qui voyageait avec un passeport étranger,
pourrait également posséder la nationalité suisse", a ajouté le
porte-parole du DFAE, précisant que des vérifications étaient
encore en cours. Celles-ci sont menées par l'Office fédéral de
police en collaboration avec les ambassades de Suisse à Paris et à
Rio de Janeiro. Des procédures ont également été entamées afin de
vérifier si d'autres passagers possédaient la nationalité suisse,
selon le DFAE.
agences/boi
Les premiers débris récupérés
L'armée brésilienne a récupéré dans l'océan Atlantique les premiers débris de l'Airbus d'Air France.
Un élément de la soute à bagages d'environ 2,5 m2 a été repêché.
Les pièces seront expédiés en France, dont les autorités sont chargées de l'enquête sur la tragédie du vol Rio-Paris.
S'il y avait des survivants, ces derniers se trouveraient forcément à proximité des débris, a souligné le porte-parole de l'armée, au cours d'un point de presse.
"Dans ce cas, nous avons des hélicoptères capables d'envoyer des parachutistes avec des équipement de survie", a-t-il indiqué.
Le militaire a également précisé que la récupération des débris matériels serait aussitôt interrompue, au cas où des cadavres seraient retrouvés.
"La priorité absolue sera donnée au transfert de ces corps sur la terre ferme", a-t-il dit.
Plusieurs débris, dont une pièce "apparemment métallique" de 7 mètres de diamètre, ont déjà été repérés par les avions brésiliens.
Près de 150 personnes participent aux recherches menées dans une zone de 6000 km2, autour de la zone des débris.