L'Autorité palestinienne a plutôt bien réagi au discours de Barack Obama . Un haut
responsable l'a qualifié de "bon début" sur la voie de la réforme
de la politique américaine au Proche-Orient. "Son appel à l'arrêt
de la colonisation et à la création d'un Etat palestinien, ainsi
que ses propos sur les souffrances des Palestiniens signifient
clairement à Israël qu'un Etat palestinien avec Jérusalem pour
capitale est le fondement d'une paix juste", a déclaré ce
responsable.
Quant au Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, il s'est montré
plus réservé, même s'il relève un changement de ton "tangible", a
indiqué son porte-parole. "C'est un discours qui joue sur le
sentiment et il est rempli de civilités, ce qui nous laisse croire
qu'il visait à embellir l'image de l'Amérique dans le monde",
a-t-il dit.
Le Hezbollah chiite libanais a lui critiqué le discours, estimant
qu'il ne contenait "aucun changement réel" dans la politique
régionale des Etats-Unis. "Le monde arabo-islamique n'a pas besoin
de recevoir des leçons mais d'actes concrets, à commencer par un
changement radical à l'égard de la cause palestinienne", a ajouté
un député du parti.
Israël espère la paix
Le gouvernement israélien a exprimé son espoir que le discours
de Barack Obama conduira de facto à une nouvelle réconciliation
entre le monde arabo-musulman et Israël", a indiqué un communiqué
de la présidence du Conseil. L'Etat hébreu affirme toutefois qu'il
donnera toujours la priorité à sa sécurité dans le cadre d'un
éventuel accord de paix.
"Israël veut la paix et fera tout ce qui est en son pouvoir pour
élargir le cercle de la paix tout en prenant en considération son
intérêt national et en premier lieu sa sécurité", a poursuivi le
communiqué.
Le président Shimon Peres a aussi fait part de sa satisfaction
dans un communiqué: "Je me félicite de ce discours visionnaire et
courageux qui exige de toutes les parties qu'elles accomplissent un
travail difficile pour promouvoir le processus de paix au
Proche-Orient".
Le ministre de la Défense Ehud Barak a lui estimé que ce discours
"direct, sérieux et courageux" du président Obama au monde
islamique "constitue un encouragement aux éléments modérés qui
aspirent à la paix". Enfin, le chef de la diplomatie Avigdor
Lieberman a souligné l'importance que Barack Obama confère à la
feuille de route, un plan international de paix lancé en 2003.
La droite israélienne critique
De leur côté, des responsables de la droite israélienne ont
critiqué le discours. Ils se sont exprimés malgré le fait que le
Premier ministre Benjamin Netanyahu ait interdit à son gouvernement
d'émettre pour l'heure une opinion.
"Nos relations avec les Américains sont fondées sur l'amitié et
non sur la soumission. Sur la question de la croissance naturelle
dans les implantations, il faut dire aux Américains de ne pas
dépasser les bornes", a déclaré à le ministre des Sciences Daniel
Herschkowitz, du parti Foyer Juif (nationaliste religieux). "Ce
discours nous fait craindre une remise en question de l'équilibre
entre les Etats-Unis et Israël", a indiqué le chef du parti Foyer
Juif Zevoloun Orlev.
L'Europe applaudit
"C'était un discours remarquable, un discours qui sans aucun
doute va ouvrir une nouvelle page dans les relations avec le monde
arabo-musulman et j'espère pour le règlement des conflits au
Proche-Orient", a déclaré à Bruxelles le diplomate en chef de l'UE
Javier Solana.
La France a salué le discours du président américain, y voyant une
déclaration "majeure" tant du point de vue "symbolique" que
"politique". "Il s'agit d'un discours qui fera date, dont la portée
symbolique mais aussi politique est majeure", a commenté le
ministère français des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a vu
"une offre substantielle pour un dialogue entre l'Occident et le
monde musulman", tandis que son homologue espagnol Miguel Angel
Moratinos saluait un discours d'"une énorme importance", qui marque
une "rupture".
Enfin, l'ONU a salué le discours et espéré un "nouveau chapitre
avec le
monde arabe".
agences/boi