Eric Dupond-Moretti explique notamment la scène abondamment commentée où il marque son mécontentement à l’égard de son propre client, quand ce dernier l’interrompt sur la question de son âge, lui demandant de ne pas le vieillir d’un an.
"À ce moment, je suis fou de rage, dit Eric Dupond-Moretti, car ça atténue la portée de mon propos." L’avocat révèle avoir eu ensuite "une explication" avec Patrick Balkany. Il précise cependant qu’il n’a jamais pensé une seconde abandonner sa défense: "Ce n’est pas un chien, Balkany. Il a trouvé sa femme inanimée. Il a une espèce de posture. Je n’ai jamais pensé abandonner le dossier."
"Un Français sur 5 rêve de frauder le fisc", poursuit-il, jugeant injuste que le politicien "serve d’exemple" pour une "justice de classe à l’envers". Quatre ans de prison ferme ont été requis contre Patrick Balkany, assortis d’une peine d’inéligibilité de 10 ans. Le jugement sera rendu en septembre.
"La déportation du père et le pognon qu’il avait planqué en Suisse"
L’avocat raconte que le passé familial de Patrick Balkany contribue à expliquer sa personnalité et son rapport à l’argent. Juif d’origine hongroise, déporté pendant la guerre, le père de Patrick Balkany "lui a appris à distinguer les choses essentielles des choses relatives. Il a contribué à lui donner cet aplomb", estime Eric Dupond-Moretti.
Le père de Patrick Balkany, qui avait fait fortune ensuite, avait "planqué son pognon en Suisse" et entretenait un "rapport compliqué avec la France, vu son passé", "tout cela compte beaucoup dans l’histoire personnelle de Balkany, qu’on ne peut pas résumer à une fraude fiscale", dit l’avocat.
Voir aussi l'entretien complet avec Eric Dupond-Moretti n deux parties:
Darius Rochebin