Le chef de l'Etat autrichien Alexander Van der Bellen a proposé dimanche que les élections législatives anticipées, convoquées après le scandale frappant le parti d'extrême droite FPÖ, se tiennent dès le mois de septembre. Il répondait à la demande samedi du chancelier Sebastian Kurz.
"J'ai proposé au président de la République que de nouvelles élections soient organisées, et cela le plus tôt possible", avait déclaré Sebastian Kurz lors d'une allocution devant la presse, quelques heures après la démission du numéro deux du gouvernement et chef du FPÖ Heinz-Christian Strache, mis en cause dans une tentative de collusion en lien avec la Russie.
>> Lire aussi : Le vice-chancelier autrichien démissionne après une vidéo polémique
Les deux hommes avaient formé en décembre 2017 un gouvernement de coalition, pour un mandat de cinq ans, comprenant six ministres d'extrême droite à des postes stratégiques dont les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères.
Implosion de l'alliance
Mais cette alliance a implosé après la diffusion vendredi par des médias allemands d'extraits vidéo montrant notamment Heinz-Christian Strache disposé à offrir d'importants marchés publics à un oligarque russe en échange d'investissements dans le plus puissant journal du pays, Kronen Zeitung.
"Assez est assez", a déclaré le chancelier à propos de ce scandale et de l'attitude de son partenaire d'extrême droite qui "porte atteinte à la politique du changement (...) et à l'image" de l'Autriche.
Sebastian Kurz évoque "l'abus de pouvoir"
Sebastian Kurz a notamment estimé qu'il existait des présomptions "lourdes" "d'abus de pouvoir" contre l'ex-vice-chancelier Heinz-Christian Strache au regard des révélations de presse.
La vidéo a été tournée en caméra cachée lors d'une rencontre avec la pseudo-nièce d'un oligarque dans une villa d'Ibiza avant les législatives de 2017, un rendez-vous très arrosé organisé apparemment pour piéger le leader du FPÖ.
Ce dernier a été acculé à la démission et a annoncé dans la matinée son départ du gouvernement ainsi que de la direction du parti dont il tenait les rênes depuis quatorze ans.
agences/ther
Une majorité difficile à obtenir
La vidéo est également un casse-tête pour Sebastian Kurz, dont le parti est toujours en tête des sondages, sans pouvoir atteindre la majorité.
Seuls Les sociaux-démocrates pourraient lui apporter l'appoint nécessaire pour y parvenir, mais leurs relations avec le jeune chancelier, partisan d'une ligne dure en matière d'immigration, sont tendues.