Dans cette conversation enregistrée, selon L'Espresso (gauche), à l'automne
dernier au domicile du Cavaliere à Rome, on entend une voix
masculine, attribuée à Silvio Berlusconi, s'adresser à une femme:
"Moi aussi, je vais prendre une douche... et puis, tu m'attends
dans le grand lit si tu finis en premier?". "Quel grand lit...
celui de Poutine?", demande une voix féminine, celle de Patrizia
D'Addario, selon l'hebdomadaire.
"Celui de Poutine", répond la voix masculine, ce à quoi la femme
répond: "Ah comme c'est chou... celui avec les rideaux". Selon
Patrizia D'Addario, Silvio Berlusconi a un lit à baldaquin que lui
a offert son ami le Premier ministre russe Vladimir Poutine.
L'avocat nie
"Matériel sans aucune valeur, tout à fait invraisemblable et
fruit de l'imagination", a vivement réagi dans un communiqué
l'avocat du Cavaliere, Me Niccolo Ghedini, indiquant que des
actions en justice seraient engagées contre tous ceux qui utilisent
ces propos.
Patrizia D'Addario est au centre d'une enquête judiciaire -dans
laquelle Silvio Berlusconi n'est toutefois pas mis en cause- sur
des escort girls qui auraient passé la nuit au domicile du
Cavaliere moyennant finances pour le compte d'un entrepreneur
inculpé de corruption. Patrizia D'Addario a affirmé à la presse
s'être rendue à deux reprises chez Silvio Berlusconi contre la
promesse de recevoir 2000 euros à chaque fois.
Elle a affirmé avoir enregistré ses conversations avec le
Cavaliere et ces enregistrements ont été remis aux magistrats
chargés de l'enquête.
C'est "une tentative pathétique de ranimer une campagne médiatique
qui est déjà moribonde. Ils n'ont qu'à l'accepter et prendre des
vacances: ils en ont de toute évidence besoin", a réagi Daniele
Capezzone, porte-parole du parti de Berlusconi, le Peuple de la
liberté (Pdl), après la publication de ces extraits.
Nouvel épisode d'un long feuilleton
L'hebdomadaire L'Espresso et le quotidien La Repubblica, qui
appartiennent au même groupe de presse, ont pris la tête d'une
campagne contre le chef du gouvernement italien, le sommant de
s'expliquer sur sa vie privée.
La presse italienne a publié ces derniers mois des articles et des
photos embarrassantes sur Berlusconi, accusé par son épouse de
fréquenter des mineures, ce qu'il a formellement démenti.
Le chef du gouvernement a récusé les informations sur les soirées
passées en compagnie d'escort girls comme "des foutaises et des
ordures".
afp/mej
La popularité du Cavaliere dégringole
La cote de confiance de Silvio Berlusconi, éclaboussé par plusieurs scandales, est passée sous la barre des 50%, selon un sondage de l'institut IPR publié mardi par La Repubblica.
C'est la première fois que le nombre d'Italiens qui déclarent avoir confiance dans le Cavaliere tombe à 49% depuis son retour au pouvoir en mai 2008.
Cinquante pour cent des Italiens affirment avoir "peu" ou "aucune confiance" dans le Cavaliere tandis qu'un pour cent sont sans opinion. Le précédent sondage d'IPR en mai avait crédité Berlusconi d'une cote de confiance de 53% supérieure de 4 points.
"Il est probable que le scandale des escort girls a pesé lourdement" sur la cote de confiance du chef du gouvernement et que L'Aquila, où s'est tenu le sommet du G8 du 8 au 10 juillet "a peut être freiné une hémorragie qui aurait pu être bien pire", souligne le quotidien de gauche.
La confiance dans le gouvernement, à 44%, demeure la même qu'en mai. Le Parti du peuple de la liberté (PDL) de Berlusconi enregistre la même baisse que son leader, sa cote de confiance passant de 50% à 46%.
L'allié du PDL, le parti xénophobe de la Ligue du Nord, à l'origine du tour de vis contre l'immigration clandestine voté le 2 juillet, gagne 3 points à 32%.
Le Parti démocrate, principale force de gauche, à la recherche d'un nouveau leader, jouit d'une cote de confiance de 33%, la plus faible de toutes les forces d'opposition. Le sondage a été réalisé le 18 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1000 personnes.