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Blanchiment et corruption au menu de l'acte II du procès Balkany

Patrick Balkany (droite) arrive au tribunal, ce 13 mai 2019 à Paris. [NurPhoto - Mehdi Taamallah]
Les origines de la fortune des époux Balkany au cœur de l'acte deux du procès / Le 12h30 / 1 min. / le 20 mai 2019
Après une première semaine consacrée au seul délit de fraude fiscale, le procès à Paris des époux Balkany reprend lundi pour cinq semaines consacrées cette fois aux accusations de blanchiment et de corruption, plus lourdes et bien plus complexes.

Le tribunal correctionnel de Paris doit se pencher sur les origines de la fortune des époux Balkany pour démêler un patrimoine estimé à plus de 16 millions d'euros (18 millions de francs).

Pendant la première semaine de procès, Patrick Balkany a expliqué aux juges, que son père, juif hongrois, rescapé d'Auschwitz, a placé sa fortune en Suisse après la guerre. Il a vendu le magasin de prêt-à-porter de luxe qu'il possédait et a légué à son fils des lingots d'or et un confortable matelas d'argent liquide.

Mais les juges d'instruction soupçonnent que l'argent détenu en Suisse pourrait provenir de contributions d'entreprises au RPR, autrefois le nom du parti Les Républicains.

Un ancien directeur général de l'office HLM des Hauts-de-Seine, lui-même déjà condamné, assure qu'il y aurait versé entre 7 et 10 millions de francs français à Patrick Balkany.

Marrakech et Namibie

Il y a ensuite deux versements qui auraient permis l'achat de la villa de Marrakech, celui d'un promoteur saoudien qui voulait construire un hôtel à Levallois-Perret et celui d'un homme d'affaires français bien connu en Afrique et qui aurait versé une commission à Patrick Balkany, en échange d'une offre publique d'achat, une OPA, sur une société d'extraction minière en Namibie.

A l'issue d'un procès que doit durer cinq semaines, les époux Balkany risquent tous les deux jusqu'à dix ans de prison pour blanchiment et corruption, auxquels il faudrait ajouter les quatre ans de prison ferme requis jeudi dernier, par le Parquet national financier, à l'encontre de Patrick Balkany et quatre ans dont deux avec sursis pour sa femme Isabelle. Le couple pourrait en outre écoper d'une période d'inéligibilité de dix ans maximum.

Cédric Guigon/pym

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